Une ONG a annoncé lundi avoir débusqué plus de 20.000 prédateurs sexuels et identifié 1.000 d’entre eux grâce à l’utilisation d’une fillette virtuelle.
Sweetie a 10 ans. Elle est Philippine et discute sur le web avec des hommes. Des hommes qui lui demandent de se livrer à des actes sexuels devant sa webcam. Mais derrière cette fillette se cache Terre des Hommes, une ONG traquant les "prédateurs" sexuels.
Une enquête de 10 semaines
L’ONG s’est ainsi glissée dans la peau de la fillette et a laissé les hommes la contacter. Hans Guyt, responsable de l’enquête précise que les enquêteurs n’ont jamais proposé quoi que ce soit aux personnes piégées. Sur leur écran, les hommes voyaient l'image de Sweetie. Une fillette aux allures bien réelles mais faite d'images de synthèse. Une fois que les "prédateurs" proposaient de payer pour un acte sexuel, la conversation était stoppée.
Plus de 20.000 « prédateurs » piégés, 1.000 identifiés
Durant l’enquête, plus de 20.000 hommes ont contacté la fillette sur des forums publics de discussion. "Ils étaient prêts à payer Sweetie pour qu’elle se livre à des actes sexuels devant sa webcam". En exemple, Terre des Hommes indique dans son rapport le cas d’un homme, Older4Young (littéralement, vieux pour jeune). Cet Américain de 35 ans et père de deux ans enfants a proposé 10 dollars à Sweetie et écrit "allume ta webcam, je suis excité".
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Sur ces 20.000, 1.000 ont pu être identifiés facilement par l’ONG. Adresses, numéros de téléphone et photos ont été transmis aux autorités et notamment à Interpol. "Vu que tout a lieu sur internet, ils pensent que personne ne les observe, il a donc été facile de collecter des informations à leur sujet", a déclaré Hans Guyt. Cependant, Interpol a annoncé ce mardi n'avoir reçu aucune information sur ces "prédateurs" de la part de l'ONG.
Des hommes issus du monde entier
Les hommes tombés dans le piège de l’ONG sont originaires de tous horizons. Issus de 71 pays différents, "il y avait de tout, des hommes de 30 ans, 35 ans, 45 ans, 50 ans, des pères de famille, un musicien, un architecte, etc.", explique Albert Jaap van Santbrink, directeur de la branche néerlandaise de Terre des Hommes. Hans Guyt ajoute qu’ils étaient "issus du monde entier, d’Amérique, d’Europe, mais aussi de pays tels que l’Inde, le Japon, la Corée du Sud".
Les mêmes méthodes que la police
Les quatre enquêteurs de l’ONG, dont l’identité a été tenue secrète, ont opéré de façon à ce que les preuves soit utilisables par les autorités.
L’expérience a également été difficile pour ces enquêteurs. "Se mettre dans la peau d’une fillette philippine de dix ans et voir ce que certains hommes veulent de vous a été une expérience choquante pour elles".
Terre des Hommes, qui souhaite sensibiliser les autorités à la prostitution des enfants sur internet a fait circuler une pétition au niveau mondial, et transmis son mode opératoire aux autorités de différents pays.
Selon l’ONG, 750.000 pédophiles pouvaient être simultanément en ligne sur internet, et cela rien qu’aux Philippines, mais seulement 6 hommes ont été interpellés ces dernières années pour ces faits. Des dizaines de milliers d’enfants sont ainsi victimes des "prédateurs" du net.
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