En direct
A suivre

Des centaines d'usagers du Net interpellés en Chine

Des militaires, le 30 juin 2013 à Urumqi dans la province chinoise du Xinjiang [Mark Ralston / AFP/Archives] Des militaires, le 30 juin 2013 à Urumqi dans la province chinoise du Xinjiang [Mark Ralston / AFP/Archives]

Près de 400 usagers de l'internet au Xinjiang, région chinoise musulmane en proie à des troubles sporadiques, ont été interpellés par la police lors d'une campagne contre "l'extrémisme religieux", dont l'appel au jihad, et "la diffusion de rumeurs" a rapporté mercredi la presse officielle chinoise.

"Des forces étrangères" non identifiées "infiltrent sans relâche (la région) et incitent les habitants à adopter des idées religieuses extrêmes via l'internet", posant "une grave menace pour l'unité ethnique et la stabilité" au Xinjiang, a affirmé la police de Kashgar, deuxième ville du Xinjiang, citée par le Global Times.

Aux confins du nord-ouest de la Chine, frontalière des Etats d'Asie centrale, la "Région autonome ouïghoure" du Xinjiang voit une coexistence difficile entre la minorité turcophone des Ouïghours, de religion musulmane, et les millions de Chinois de souche, les "Hans", arrivés ces dernières décennies.

Un agriculteur du canton de Hotan, une cité historique au sud de Kashgar, a ainsi téléchargé pour plus de deux gigaoctets de livres prônant la sécession du Xinjiang. Ces livres ont été consultés ensuite 30.000 fois, retéléchargés 14.000 fois et mémorisés 600 fois, selon le quotidien officiel. L'agriculteur a été inculpé d'incitation à la sécession.

Des militaires, le 29 juin 2013 à Urumqi dans la province chinoise du Xinjiang [Mark Ralston / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Des militaires, le 29 juin 2013 à Urumqi dans la province chinoise du Xinjiang
 

A Kashgar, un lycéen de 17 ans a téléchargé une grande quantité de vidéos et de fichiers audios de propagande islamiste à caractère "extrémiste" pour "développer la conscience religieuse de ses camarades", selon le China Daily citant le quotidien du Xinjiang. Après les avoir diffusés sur le Net, ils ont été consultés plus de 5.100 fois et téléchargés 1.201 fois, selon le journal.

Régulièrement censuré, l'internet en Chine, unique cadre d'expression d'une opinion publique naissante, est de plus en plus surveillé ces derniers mois. Le lycéen s'est vu infliger une peine de 10 jours de détention qu'il n'effectuera pas car il est mineur, a assuré le journal.

La vague d'interpellations s'est déroulée du 26 juin au 31 août, selon la presse qui précise que 256 personnes ont été "punies", sans autre précision, pour avoir "répandu des rumeurs" et 139 autres pour avoir diffusé des idées religieuses "extrémistes" prônant le "jihad".

L'annonce de ces interpellations intervient peu avant l'ouverture, vers le 13 octobre, du pélerinage à la Mecque, auquel doivent participer près de 12.000 musulmans chinois. La plupart des interpellés sont des jeunes sans emploi et peu instruits, a souligné la police citée par la presse.

Selon la version officielle, une attaque-surprise de "terroristes" ouïghours à Lukqun a fait 35 morts le 26 juin, le plus violent incident depuis les émeutes de 2009 dans la capitale régionale, Urumqi, qui avaient fait quelque 200 morts.

Deux des auteurs de l'attaque de Lukqun ont été condamnés à mort en septembre.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités