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Le pape François suit son modèle

Le pape François. [AFP]

Le pape François est attendu aujourd’hui à Assise, en Ombrie, sur les pas de saint François, devenu le symbole du dépouillement.

 

«Je viens montrer comment l’Eglise doit se dépouiller.» En répondant favorablement, il y a plusieurs mois, à l’invitation de l’évêque d’Assise, Mgr Domenico Sorrentino, le pape François a mis en avant la principale caractéristique de son pontificat.

Pour le premier pape de l’Histoire à avoir pris le nom de François, saint patron de l’Italie, le pélerinage à Assise (à 150 kilomètres au nord de Rome) est donc emprunt de symboles. La ville qui a vu naître son modèle, le saint le plus populaire du pays, est pour lui l’endroit idéal pour afficher son projet, annoncé dès le soir de son élection, celui d’une «Eglise pauvre pour les pauvres».

 

Un modèle de modestie

Quelque 100 000 fidèles et plus de 1 000 journalistes – un record – sont attendus ce matin dans la ville de celui que les Italiens appellent le «Poverello». Le pape y suivra un programme chargé, se rendant dans tous les lieux où François Bernardone (1182-1226) a prié et préché.«Le pape François est toujours du côté des plus faibles. Quand François est arrivé au Vatican, personne ne s’occupait concrètement des faibles et des pauvres», explique Caroline Pigozzi, auteur de Ainsi fait-il (éditions Plon). 

Comme le saint du XIIIe siècle, François veut donc renouveler l’Eglise de l’intérieur, en revenant aux fondamentaux du christianisme. Depuis son élection, cela s’est traduit par une succession d’initiatives aussi spectaculaires qu’éloquentes, parmi lesquelles le choix comme domicile de la simple maison Saint-Marthe, qui accueille habituellement les visiteurs du Saint-Siège, plutôt que l’immense palais du Vatican ou encore le fait de laver les pieds des femmes en prison.

Un dépouillement également spirituel, puisque le pape invite les fidèles à ne pas se laisser déborder par «le libéralisme sauvage».

Enfin, cette visite à Assise est un moyen de montrer qu’il n’a pas besoin de parcourir le monde pour délivrer son message. «Il souhaite montrer que l’on peut appliquer son esprit missionnaire en restant au coin de sa rue. Comme un médecin, il préfère rester auprès de ses malades», analyse Caroline Pigozzi.

 

La forme et les réformes

Cette volonté de changement est visible  dans d’autres réformes défendues par le souverain pontife. Dans l’idée toujours présente du dépouillement, il a, pour la première fois, rendu public le bilan de la banque du Vatican.

Et s’il semble peu enclin à autoriser les prêtres à se marier ou l’ordination de femmes, il pourrait trouver «des accomodements raisonnables», selon sa propre formule, afin de rendre l’Eglise toujours plus proche du peuple et de la société. Il a, dans le même esprit, mis en place un conseil de huit cardinaux pour engager une profonde réforme de la Curie romaine (l’ensemble de l’administration du Vatican). Ce groupe accompagne d’ailleurs le pape lors de cette visite à Assise.

Sur les pas de saint François d’Assise, à qui Dieu a dit «Va et répare Ma maison», le Saint-Père entreprend donc un ravalement de la maison catholique. «Il lui faut du temps et du caractère pour réformer le Vatican, conclut Caroline Pigozzi, mais il en a.» 

 

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