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Une Merkel historique

Angela Merkel en campagne[Odd Andersen / AFP]

La surprise n’aura finalement pas eu lieu. Donné favori des sondages depuis le début de la campagne, le CDU d’Angela Merkel a remporté hier les élections législatives allemandes avec 42% des suffrages, son meilleur score depuis la Réunification.

 

Un résultat qui va permettre à la chancelière de rester au pouvoir en enchaînant avec un troisième mandat, renforçant un peu plus sa place dans l’histoire de son pays.

 

Mais si ce résultat a tout du plébiscite, celui de ses alliés libéraux (4,5%) va néanmoins empêcher la reconduction de la majorité actuelle et devrait contraindre Angela Merkel à former une alliance avec ses adversaires du parti social-démocrate SPD (comme lors de son premier mandat de 2005 à 2009).

 

Sa gestion de la crise a convaincu

Dans l’Allemagne d’après-guerre, avant elle, seuls Konrad Adenauer (1949-1963) et Helmut Kohl (1982-1998) avaient réussi à remporter trois mandats de chancelier.

La performance d’Angela Merkel est d’autant plus rare qu’elle est la seule grande dirigeante européenne à réussir à se faire réélire depuis le début de la crise financière.

C’est d’ailleurs sa gestion de la crise, avec comme principal objectif la défense des intérêts de l’Allemagne, qui a conduit les électeurs à se prononcer pour elle.

Sa poigne de fer pour exiger la rigueur, ainsi que son intransigeance auprès des pays endettés ont fait d’elle «la chancelière de fer».

Une fermeté contrebalancée par son caractère discret auquel adhèrent les Allemands.  Au point de la surnommer «mutti» («maman»).

Une personnalité en totale opposition avec celle son adversaire, Peer Steinbrück, connu pour parler sans langue de bois, et qui s’est illustré, pendant la campagne par sa maladresse (il a posé dans les journaux en faisant un doigt d’honneur) et son manque de charisme. 

«Les électeurs se sont rassurés avec la perspective Angela Merkel, explique Thomas Klau, directeur du Conseil européen des relations étrangères à Paris. Elle inspire un sentiment de fiabilité, de solidité et de compétence.»

 

Majorité absolue ou coalition

Mais cette victoire du parti d’Angela Merkel n’est pas une fin en soi. Le faible score des libéraux du FDP (4,5%) combiné à celui important des sociaux-démocrates du SPD (26,5%) implique une nouvelle coalition avec ses adversaires sociaux-démocrates.

Un changement qui va obliger Angela Merkel à mettre un peu d’eau dans son vin. Sur le plan de la politique intérieure, le SPD pourrait se servir de son «pouvoir» afin d’imposer un salaire minimum universel et une hausse d’impôt pour les Allemands les plus riches.

Mais la nouvelle composition du Parlement pourrait également avoir des répercussions outre-Rhin. «Une coalition avec le SPD pourrait entraîner un infléchissement modeste de la politique Européenne, estime Thomas Klau. Le dialogue avec Paris pourrait s’en trouver facilité.»

 

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