En direct
A suivre

RDC : rencontre entre Kabila et Kagame

Les présidents du Rwanda et de la RDC, Paul Kagame (g) et Joseph Kabila (d), le 20 novembre 2004 à Dar es-Salaam [Gianluigi Guercia / AFP/Archives] Les présidents du Rwanda et de la RDC, Paul Kagame (g) et Joseph Kabila (d), le 20 novembre 2004 à Dar es-Salaam [Gianluigi Guercia / AFP/Archives]

Les présidents de République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda se sont entretenus jeudi à Kampala, en marge d'un sommet des chefs d'Etat des Grands Lacs consacré à la crise persistante dans l'est de la RDC dans laquelle Kigali est accusé d'être impliqué.

Il n'a pas été possible de savoir si Joseph Kabila (RDC) et son homologue rwandais Paul Kagame se sont rencontrés face-à-face ou en présence d'un médiateur et/ou de délégations. Il s'agit de leur première rencontre directe depuis le sommet du cinquantenaire de l'Unité africaine, en mai à Addis Abeba.

Une série d'entretiens bilatéraux se sont poursuivis dans l'après-midi pour permettre "un sommet de Kampala fructueux", selon le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, retardant l'ouverture du sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), prévue en toute fin d'après-midi.

Le président Yoweri Museveni, hôte du sommet organisé au complexe hôtelier de Munyonyo, dans les faubourgs de Kampala, au bord du lac Victoria, a également rencontré plusieurs présidents séparément.

La RDC et l'ONU accusent le Rwanda, qui dément fermement, de soutenir militairement le Mouvement du 23 Mars (M23), rébellion qui affronte depuis mai 2012 l'armée congolaise dans la province minière du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda. L'implication au côté du M23 de l'Ouganda, qui a également démenti, a aussi été pointée du doigt par l'ONU dans le passé.

Selon le porte-parole du ministère ougandais des Affaires étrangères, Elly Kamahungye, le président rwandais s'est parallèlement entretenu avec son homologue tanzanien Jakaya Kikwete, dont le pays a pris les commandes de la nouvelle brigade d'intervention de l'ONU, récemment déployée dans l'est de la RDC pour éradiquer les groupes armés qui y pullulent.

Cette brigade a épaulé l'armée congolaise fin août dans son offensive pour déloger le M23 des abords de Goma, repoussant les rebelles à une trentaine de kilomètres de la capitale du Nord-Kivu, dont ils s'étaient emparés une dizaine de jours fin novembre 2012.

MM. Kagame et Kikwete ont récemment échangé des propos très agressifs et des menaces à peine voilées, après que le président tanzanien eut conseillé au Rwanda de négocier avec la rébellion rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Un affront pour Kigali qui exclut tout dialogue avec les FDLR, considérées comme d'anciens miliciens responsables du génocide de 1994 au Rwanda.

Les chefs d'Etat devaient examiner jeudi un texte, signé mercredi par les 11 ministres de la Défense et des Affaires étrangères de la CIRGL, qui exige une reprise "dans les trois jours" des négociations entre Kinshasa et le M23, ouvertes à Kampala en décembre et suspendues depuis mai, et ne devront pas excéder "un maximum de 14 jours", selon un exemplaire consulté par l'AFP.

"Le M23 devra cesser toute activité militaire et cesser la guerre et les menaces de renverser le gouvernement légal de RDC", indique ce texte, qui invite également la brigade de l'ONU à "excercer sans relâche une pression sur le M23 et toutes les autres +forces négatives+".

La CIRGL, organisation sous-régionale regroupant 11 pays (Angola, Burundi, Centrafrique, Congo, RDC, Kenya, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Zambie), assure la médiation entre Kinshasa et la rébellion du M23.

Le président sud-soudanais Salva Kiir est également présent, les autres chefs d'Etat étant représentés. Participeront aussi l'envoyée spéciale de l'ONU dans les Grands Lacs, Mary Robinson, et la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini-Zuma, selon M. Kamahungye. Aucun ordre du jour précis du sommet n'a pu être obtenu.

C'est la septième fois depuis juillet 2012 que les chefs d'Etat de la CIRGL se réunissent pour tenter de trouver une solution à la crise dans l'est de la RDC, sans succès notable jusqu'ici.

Mercredi soir à Kinshasa, Mme Robinson avait indiqué continuer de croire à un possible succès des négociations. Elle s'était rendue lundi à Goma et devrait se rendre à Kigali vendredi.

Mme Robinson est chargée d'accompagner la mise en oeuvre de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, signé fin février par 11 pays africains, dont le Rwanda et l'Ouganda. Les signataires s'engagent notamment à ne pas soutenir de groupes armés dans l'est de la RDC, région riche en ressources naturelles qui suscitent les convoitises.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités