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"Les Egyptiens ont des exigences démocratiques"

Des Egyptiens célèbrent la destitution de Mohamed Morsi. [KHALED DESOUKI / AFP]

Après la chute du président Morsi, l'Egypte doit faire face à de nombreux défis. La route vers la démocratie est encore longue et difficile. Mais pour Pierre Vermeren, auteur de "Idées reçus sur le monde arabe" (Editions Cavalier Bleu), "les exigences démocratiques" des Egyptiens devraient l'emporter.

 

Est-ce une victoire de la démocratie ou un coup d’état militaire ?

C’est une forme de coup d’état militaire qui ressemble à la 1ere révolution et qui reçoit le soutien du peuple.

C’était en germe depuis des mois, depuis que les Frères Musulmans ont fait voter une constitution assez opaque. C’est un seul processus révolutionnaire qui se poursuit. C’est le refus d’un pouvoir autoritaire, qu’il soit militaire ou religieux.

 

Comment expliquer la prudence de la communauté internationale ?

Elle est prudente car personne n’est vraiment sûr de comprendre les souhaits des Egyptiens. Elle pense qu’ils sont inconstants car ils se révoltent seulement un an après des élections démocratiques. Mais ce sont les Frères Musulmans qui ont été inconstants après leur victoire. Les Egyptiens ont simplement des exigences démocratiques, économiques et sociales.

 

Quels sont les défis qui attendent maintenant le pays ?

Le premier défi est l’ordre public. Le pays ne doit pas sombrer dans la violence.

Ensuite, l’économie. Les Egyptiens subissent de nombreuses pénurie d'eau, d'électricité ou d'essence.

Enfin et surtout, il y a les élections à venir. Le prochain gouvernement doit représenter toutes les forces en présence. Un accord minimal devrait être trouvé entre les différentes forces politiques. La ligne rouge doit être le respect des principes démocratiques.

 

Qui pourrait prendre la relève et succéder à Morsi ?

Mohamed El Baradei semble être le leader qui est sorti du lot. Il devrait être capable de tenir un rôle de coordinateur des oppositions. Car il n’existe pas qu’une seule opposition, mais plusieurs, et elles doivent collaborer.

 

Est-ce la fin des Frères musulmans ?

Les Frères Musulmans font partie du paysage politique. Et même s’ils sont minoritaires, ils seront toujours présents. Les extraire de la scène politique serait d’ailleurs une grave erreur. Chacun doit rester à sa place.

Quant à Morsi, il était déjà un candidat par dépit, donc personne ne pleurera son départ. Et vu la contestation qu’il a déclenché, les Frères Musulmans n’ont aucun intérêt à le reconduire.

 

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