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Des milliers de manifestants place Taksim

Des syndicalistes manifestent, le 17 juin 2013 à Istanbul [Marco Longari / AFP/Archives] Des syndicalistes manifestent, le 17 juin 2013 à Istanbul [Marco Longari / AFP/Archives]

Des milliers de manifestants étaient de retour samedi sur la place Taksim à Istanbul pour commémorer l'assaut donné par la police une semaine plus tôt au parc Gezi, jouxtant la place et dernier bastion de la contestation antigouvernementale qui a secoué la Turquie pendant trois semaines.

"Ce n'est que le début, le combat continue" et "c'est en résistant que nous vaincrons", ont scandé les manifestants sous le regard de centaines de policiers antiémeutes cernant la place, soutenus par plusieurs blindés.

Les protestataires ont aussi appelé le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan à la démission, avant de jeter des œillets rouges sur la place et sur les marches menant au parc Gezi, en souvenir des morts, blessés et personnes arrêtées dans la répression policière des manifestations.

Au moins quatre personnes ont péri et plus de 7.800 autres ont été blessées, selon l'Union des médecins de Turquie.

Des milliers de personnes ont par ailleurs été interpellées, mais la plupart ont été relâchées.

Une cinquantaine de suspects, liés selon les autorités à une organisation d'extrême-gauche clandestine, ont été inculpés pour appartenance à une organisation terroriste et placés en détention préventive vendredi et samedi à Istanbul et Ankara.

Sur la place Taksim, les manifestants n'agitaient samedi que des drapeaux turcs et de "Solidarité Taksim", la coordination des associations actives dans le mouvement de protestation, prenant garde de ne pas déployer devant la police les étendards d'organisations proscrites.

Le mouvement de contestation est né le 31 mai dans le parc Gezi quand la police a violemment réprimé quelques centaines de défenseurs de l'environnement qui voulaient s'opposer à l'arrachage des arbres du parc dans le cadre d'un projet d'aménagement voulu par le gouvernement.

La protestation s'est répandue à tout le pays et s'est muée en une contestation de l'autoritarisme supposé de M. Erdogan et de sa volonté perçue d'islamiser la société turque, le parc Gezi se muant en camp retranché des manifestants.

La confrontation avec la police s'est tarie après que celle-ci a investi le parc samedi dernier à grands renforts de gaz lacrymogène et de canons à eau.

Mais les manifestants ont depuis inventé de nouveaux modes pacifiques de contestation, comme celle des "hommes à l'arrêt", protestant de manière silencieuse et immobile, et animent chaque soir des forums de discussion dans de nombreux parcs d'Istanbul.

 

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