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Attentats de Boston : après le choc, les questions

Le quartier où s'est déroulé le drame est bouclé par la police. [STAN HONDA / AFP]

Au lendemain du double attentat de Boston, aucune revendication n’était survenue. Les pistes islamiste et extrémiste étaient privilégiées.

Tout un pays s’est réveillé hier avec la sensation d’avoir fait un terrible cauchemar. Mais les images éprouvantes – qui tournaient en boucle sur toutes les télévisions – des corps ensanglantés transportés par les secouristes à l’arrivée du marathon de Boston étaient là pour rappeler qu’il s’agissait bien de la réalité.

Susceptible d’augmenter, le bilan de ce double attentat s’élevait hier à au moins trois morts – dont un garçon de huit ans – et une centaine de blessés, dont dix-sept se trouvaient dans un état critique. Des roulements à billes et des pièces de métal avaient été placés dans les bombes afin de faire un maximum de victimes et de dégâts. Plusieurs blessés ont dû être amputés.

L’Amérique s’interrogeait alors sur l’origine de cette attaque. Le FBI a lancé un appel à témoins, affirmant que «aucun détail, aucune information ne sont insignifiants». Deux pistes étaient néanmoins privilégiées : celle d’un acte commis par des extrémistes américains et celle du terrorisme islamiste.

 

Des groupuscules très actifs

Très actifs aux Etats-Unis – on en dénombrerait près de 1 360 – les groupuscules extrémistes antigouvernementaux ont immédiatement été pointés du doigt. «Le FBI rapporte chaque année des milliers d’alertes de groupes terroristes, des petits attentats revendiqués par des illuminés, analyse Roland Jacquard, président de l’Observatoire international du terrorisme. Des groupes isolés, para-militaires, anti-avortement : tous sont capables de monter des actions de ce type.»

Le fait que l’attentat a eu lieu à Boston, berceau de la révolution américaine, le jour du Patriot’s Day (le «jour des patriotes»), une date symbolique pour les nationalistes, plaide en faveur de cette piste. De plus, le marathon était dédié aux victimes de la tuerie de Newton, survenue le 14 décembre dernier. Celle-ci avait incité Barack Obama à renforcer le contrôle des armes à feu, ce qui a suscité la colère dans les milieux extrémistes.

 

Des bombes de nature artisanale

Mais une autre piste restait crédible pour les enquêteurs, celle du terrorisme islamiste. Même si la menace représentée par al-Qaida sur le sol américain semblait s’être estompée ces dernières années, les candidats au jihad restent nombreux.

La nature artisanale des bombes et le mode opératoire ne plaidaient pas, en revanche, pour une opération planifiée au plus haut niveau. «Au moment du 11-Septembre, al-Qaida était une organisation centralisée, capable de mener des opérations sophistiquées, ce qui n’est plus le cas, explique François-Bernard Huyghe, auteur de Terrorismes, violence et propagande (éd. Gallimard).

En revanche, il y a eu des cas où des individus convertis au jihad et vivant aux Etats-Unis ont essayé de commettre des attentats». Le 1er mai 2010, un américain d’origine pakistanaise, Faisal Shahzad, avait ainsi tenté de faire exploser une voiture piégée à Times Square à New York, avant d’être arrêté.

Qu’il s’agisse d’un acte islamiste ou bien extrémiste, la piste d’un acte perpétré par des locaux demeurait la plus probable.

 

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