Les divisions que suscitent Margaret Thatcher se poursuivent même après son décès. Cette fois, c'est le montant des funérailles de l'ancienne Premier ministre qui fait débat.
La "Dame de fer" avait refusé des funérailles nationales mais les autorités britanniques ont tout de même prévu un hommage exceptionnel mercredi 17 avril. Hommage, dont le coût suscite une vive polémique.
Selon la presse britannique, la facture de cette cérémonie est évaluée entre 9 et 12 millions d'euros. A titre de comparaison, le journal The Guardian souligne que les funérailles de Lady Diana avaient coûté 9 millions d'euros et celles de Winston Churchill 3,2 millions, rapporte le journal Le Monde.
"Opération True Blue"
Les funérailles de Margaret Thatcher, officiellement baptisées "Opération True blue" en référence à la couleur du conservatisme pur et dur, devraient être imposantes. D'ailleurs, le site du Point souligne qu'un "comité spécial d'organisation se réunit tous les jours, avec des représentants de Downing Street, des Affaires étrangères, de Buckingham Palace et de la police".
Concrètement, le cortège funéraire partira de la chapelle du palais de Westminster pour aller à la cathédrale Saint-Paul, où son cercueil sera hissé sur un affût de canon de la garde royale.
Le Monde note que "c'est principalement pour la sécurisation de l'événement que devront cotiser les contribuables britanniques". En effet, cet hommage est placé sous haute sécurité avec le déploiement de plus de 700 militaires et des centaines de policiers. Les forces de sécurité sont également mobilisées pour surveiller les réseaux sociaux et la messagerie Blackberry, qui avait été utilisée comme moyen de communication par les émeutiers en 2011.
Il faut dire que de nombreuses personnalités sont attendues (2.300 personnes sont invitées à la cérémonie selon le Times), notamment la reine Elisabeth II et le prince Philip.
Mais la facture ne s'arrête pas là. En effet, le gouvernement britannique a également rendu mercredi un hommage à Margaret Thatcher au Parlement. Or, pour cet hommage, les 650 députés et Lords ont dû suspendre leurs vacances parlementaires de printemps, obligeant l'Etat à s'acquitter des frais de retour prématuré à Londres. Selon Le Monde, cette opération coûterait la somme de 4.000 euros par député.
Appel à la privatisation des funérailles
Face à tant de dépenses, des critiques ont commencé à se faire entendre. Le réalisateur britannique Ken Loach est ainsi monté au créneau : "Il faudrait privatiser son enterrement, faire un appel d'offres et opter pour le moins cher : c'est ce qu'elle aurait voulu", a-t-il ironisé, selon Le Monde. Une pétition en faveur de cette idée a d'ailleurs récolté plus de 33.000 signatures, ce jeudi.
La presse aussi s'est emparée de la polémique. Mercredi, le quotidien The Daily Mirror évoquait en Une "l'adieu à 10 millions de livres" tandis que le site Politics affirmait que "ces funérailles sont nationales sans qu'on ose le dire".
Devant l'ampleur de la polémique, William Hague, ministre des Affaires étrangères a vivement défendu la position du gouvernement. "La Grande-Bretagne peut se permettre de dépenser pour cet événement. Et puisqu'on parle d'argent, rappelons que Margaret Thatcher a négocié pour ce pays un vrai rabais sur sa contribution au budget européen, un rabais qui nous a permis d'économiser jusqu'ici 75 milliards de livres […] Rien que pour cela déjà, le pays peut contribuer aux funérailles".
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