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La Corée du Nord installe des missiles à l'est et souffle sur le feu

Des missiles Musudan sont présentés lors d'une parade militaire à Pyongyang, le 15 avril 2012 [Ed Jones / AFP/Archives] Des missiles Musudan sont présentés lors d'une parade militaire à Pyongyang, le 15 avril 2012 [Ed Jones / AFP/Archives]

La Corée du Nord a transporté un 2e missile de moyenne portée sur sa côte orientale et l'a hissé sur un lance-missiles mobile, selon l'agence sud-coréenne Yonhap, alimentant les craintes d'un tir imminent qui aggraverait une situation déjà explosive.

"Il a été confirmé que la Corée du Nord a transporté par train, en début de semaine, deux missiles Musudan de moyenne portée, vers la côte est et les a installés sur des véhicules équipés d'un dispositif de lancement", a déclaré un haut responsable du gouvernement à Séoul cité vendredi par l'agence.

Le ministère de la Défense, qui avait confirmé la veille l'installation par Pyongyang d'un premier missile sur la côte est, n'a pas fait de commentaires sur cette nouvelle information.

Il s'agit du dernier geste en date de Pyongyang, qui multiplie les menaces apocalyptiques depuis quelques semaines, furieux du nouveau train de sanctions pris par l'ONU après un nouvel essai nucléaire, conduit début février.

Photo non vérifiée de l'agence officielle nord-coréenne montrant le dirigeant Kim Jong-Un (c) lors d'une visite d'une installation militaire, le 20 mars 2013 [ / KCNA via Kns/AFP/Archives]
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Photo non vérifiée de l'agence officielle nord-coréenne montrant le dirigeant Kim Jong-Un (c) lors d'une visite d'une installation militaire, le 20 mars 2013
 

Face à ce barrage d'invectives, la Maison Blanche a fait savoir jeudi que les Etats-Unis prenaient "toutes les précautions nécessaires", tout en assurant ne pas être étonnée par le comportement de Pyongyang.

"Il y a des éléments familiers" dans les déclarations du régime nord-coréen, a noté le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. Cela nourrit "évidemment la préoccupation" de Washington "et nous prenons toutes les précautions nécessaires".

Le missile Musudan, dévoilé pour la première fois à l'occasion d'un défilé militaire en octobre 2010, aurait une portée théorique de 3.000 kilomètres, soit la capacité d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon.

Sa portée pourrait atteindre les 4.000 km en cas de charge légère, et il pourrait donc, théoriquement, frapper l'île de Guam dans le Pacifique où sont situées d'importantes bases militaires américaines.

Des soldats sud-coréens patrouillent le long de la zone démilitarisée entre les deux Corées, le 5 avril 2013 près de Paju [Jung Yeon-Je / AFP]
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Des soldats sud-coréens patrouillent le long de la zone démilitarisée entre les deux Corées, le 5 avril 2013 près de Paju
 

"Le Nord est apparemment prêt à tirer ces missiles sans avertissement", a déclaré le haut responsable sud-coréen.

La presse sud-coréenne et japonaise rapportait jeudi que le Nord semblait avoir positionné sur ses côtes orientales toute une batterie de Musudan. Des sources militaires citées par Yonhap disaient que le Nord pourrait tirer un missile le 15 avril, date-anniversaire de la naissance du fondateur du régime communiste nord-coréen, Kim Il-Sung, mort en 1994.

En milieu de semaine, l'armée nord-coréenne avait prévenu qu'une guerre pourrait éclater "aujourd'hui ou demain". "Les Etats-Unis feraient mieux de réfléchir à la grave situation actuelle", ajoutait-elle, jugeant que les vols de bombardiers B-52 et B-2 américains au-dessus de la Corée du Sud, à l'occasion de manoeuvres communes américano-sud-coréennes, étaient à l'origine de l'aggravation de la crise.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a rappelé jeudi que "la menace nucléaire n'(était) pas un jeu" et craignant que "toute erreur de jugement dans cette situation puisse provoquer une crise aux conséquences très graves".

Quant au site industriel intercoréen de Kaesong, devenu un pion stratégique dans la guerre des mots que se livrent Pyongyang et Washington, il était fermé vendredi pour un jour férié habituel.

 
 

Depuis mercredi, Pyonyang interdit l'accès de Kaesong aux Sud-Coréens qui s'y rendent chaque jour pour y travailler. Il a autorisé les départs mais 608 Sud-Coréens ont décidé de rester sur place, rompus aux menaces apocalyptiques de la Corée du Nord et déterminés à faire tourner les machines.

Séoul est prêt à évacuer ses ressortissants "pour leur propre sécurité si la situation le requiert", a déclaré vendredi le ministre de l'Unification Ryoo Kihl-Jae, précisant que ce n'était pas le cas pour le moment.

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