Les pronostics sur l’identité du futur pape se sont multipliés ces dernières semaines. Parmi les 115 cardinaux en conclave, certains semblent avoir une longueur d’avance, même si une surprise n’est pas à exclure. Origine géographique, proximité avec Benoît XVI, profil intellectuel… différents éléments entrent en compte au moment de dresser le profil de ceux qui ont le plus de chance d’être élus, les «papabile».
Angelo Scola, 71 ans, Italie, Archevêque de Milan
Favori de tous les pronostics, Angelo Scola est annoncé comme le successeur de Benoît XVI depuis que ce dernier l’a nommé archevêque de Milan en 2011, le propulsant ainsi à la tête du plus puissant diocèse d’Europe, en contact direct avec le Vatican. Prédisant un «métissage» plutôt que le «choc des civilisations», il est réputé pour son ouverture, notamment envers l’Islam. En revanche, son tempérament sec peut le desservir.
Odilo Pedro Scherer, 63 ans, Brésil, Archevêque de Sao Paulo
Promu archevêque de Sao Paulo par Benoît XVI en 2007, il est à la tête du plus grand diocèse du monde (123 millions de fidèles). Ce descendant d’immigrés allemands apparaît comme un compromis entre les pays émergents et l’Europe. Symbole fort, son premier voyage de pape aurait lieu au Brésil, à Rio, où se tiendront en juillet les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
Peter Turkson, 64 ans, Ghana, Ex-archevêque de Cape Coast
Il a été appelé au Vatican en 2009 par Benoît XVI, qui en a fait l’équivalent de son ministre des Droits de l’Homme, alors qu’il était archevêque de Cape Coast. Impliqué dans la résolution de la crise politique du Ghana en 2008, il est un conciliateur. Mais cette réputation a été mise à mal par une vidéo qu’il a fait diffuser et dans laquelle il dénonçait «la démographie des musulmans».
Marc Ouellet, 68 ans, Canada, Ex-archevêque de Québec
Il a quitté l’archevêché de Québec pour Rome en 2010, à la demande de Benoît XVI, pour un poste très envié à la Curie, celui de préfet de la Congrégation pour les évêques. Ce qui lui a permis de voir le pape en tête à tête presque chaque semaine. Surnommé «le cardinal de fer» en raison de ses positions très conservatrices, Ouellet a pour lui d’être un théologien reconnu, qui parle six langues.
Christoph Schönborn, 68 ans, Autriche, Archevêque de Vienne
Passé par la Sorbonne et à l’Institut catholique de Paris lors de ses études, il a été le disciple de Joseph Ratzinger avant qu’il ne devienne pape. Se définissant comme «conservateur pour les questions religieuses mais libéral dans le domaine social», il a notamment œuvré pour sortir l’Eglise autrichienne du silence sur les affaires de pédophilie qui l’ont atteinte à la fin des années 1990.
Luis Antonio Tagle, 55 ans, Philippines, Archevêque de Manille
Ordonné cardinal l’an dernier seulement, il est le plus jeune «papabile». Apprécié de Benoît XVI pour «l’équilibre de sa vision et son respect de la doctrine», il est spécialiste du concile Vatican II. A la tête de 80 millions de fidèles, souvent très pauvres, et se décrivant comme «un pasteur», on le dit capable de faire la synthèse entre l’orthodoxie doctrinale et le pragmatisme de l’exercice.
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