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Escalade des tensions dans la péninsule coréenne

Images de Kim Jong-un diffusées par la télévision nord-coréenne. [NORTH KOREAN TV / AFP]

Depuis le troisième essai nucléaire du régime nord-coréen, la tension est à son comble dans la péninsule coréenne.

Les relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud sont complexes depuis 1953 (date de l'armistice), faites de hauts et de bas. Mais ces dernières semaines, l'escalade des tensions se précise et inquiète la communauté internationale.  

 

- Menace nucléaire

Aux sources de ce nouveau conflit : le nouveau programme nucléaire et balistique du régime de Pyongyang. En décembre, la Corée du Nord est parvenue à envoyer dans l'espace une fusée. Fin février, le régime a procédé à son troisième essai nucléaire, d'une puissance supérieure aux deux précédents.

Le ministère sud-coréen de la Défense a estimé entre 6 et 7 kilotonnes la puissance de l'explosion de ce nouvel essai contre seulement un kilotonne pour le test de 2006, et entre deux et six pour celui de 2009. A titre de comparaison, la bombe atomique larguée par les Américains sur Hiroshima était de 15 kilotonnes.

Après le troisième essai nucléaire, de nouvelles sanctions contre le régime nord-coréen ont été adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU.

 

- Rupture des accords de non-agression et dénonciation de l'armistice

Vendredi, quelques heures après les nouvelles sanctions votées à l'ONU, la Corée du Nord a annoncé qu'elle rompait les accords de non-agression avec la Corée du Sud. Le régime "abroge tous les accords de non-agression entre le Nord et le Sud", indiquait alors le "Comité pour la réunification pacifique de la Corée". Ce pacte de non-agression avait été signé en 1991. Il engageait les deux pays à régler pacifiquement leurs différends et à éviter les confrontations militaires.

Plus inquiétant encore : lundi, le Rodong Sinmum, quotidien du parti communiste nord-coréen, annonçait "la fin complète" de l'accord d'armistice, qui avait mis fin à la guerre de Corée en 1953.

Pour autant, un porte-parole de l'ONU a souligné lundi que cet armistice était "toujours valable et toujours en vigueur". "Les termes de l'armistice ne permettent pas à l'une ou l'autre des parties de s'en libérer de manière unilatérale". De plus cette nouvelle menace nord-coréenne n'est pas la première, le régime de Pyongyang ayant déclaré l'armistice nul et non avenu une dizaine de fois ces 20 dernières années. 

 

- Le renseignement américain inquiet

James Clapper, directeur du renseignement national américain, affirme mardi dans un rapport que le régime nord-coréen n'utilisera l'arme nucléaire que s'il sent que sa servie est menacée. Là où les Etats-Unis s'inquiètent c'est que le renseignement est "incertain" sur ce qui pourrait déclencher une telle réaction de Pyongyang

De plus, les Etats-Unis continuent à avoir des difficultés à discerner les calculs de la Corée du Nord sur son armement nucléaire. "Nous ne connaissons pas la doctrine nucléaire de Pyongyang ni dans quelles conditions il compte employer" l'arme nucléaire. 

 

- Suspension du téléphone rouge

Dans le sillage de la rupture des accords du pacte de non-agression, la Corée du Nord a suspendu toute communication avec Séoul. Le ministère sud-coréen de l'Unification, chargé des relations entre les deux pays, a annoncé lundi l'interruption du téléphone rouge, lien de communication en cas d'urgence.

Cette ligne, installée en 1971, a déjà été suspendue à cinq reprises par le Nord, la dernière fois en 2010.

 

- Une première cible désignée en cas de conflit 

Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a désigné mardi une petite île sud-coréenne comme première cible en cas de conflit.

L'île de Baengnyeong sera ainsi la première visée par l'armée nord-coréenne, a-t-il annoncé lors d'une visite de casernes militaires proches de la frontière, au premier jour des manœuvres militaires conjointes menées par Séoul et Washington et vivement condamnées par Pyongyang.

Ces derniers jours, la Corée du Nord avait déjà brandi la menace d'une "guerre thermonucléaire",  et mis en garde les Etats-Unis qu'ils s'exposaient à une "frappe nucléaire préventive".


IDE

Pour autant, cette nouvelle crise n'est pas la première depuis l'armistice de 1953, la Corée du Nord s'étant toujours livrée à une rhétorique violente et à la propagande. Reste à savoir si la menace d'une guerre est à prendre au sérieux. Kim Jong-un prendra-t-il le risque de déclencher une guerre face à une Corée du Sud soutenue par les Etats-Unis ? 

 

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