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Fukushima, deux ans après

Un ouvirer vérifie le taux de contamination radioactive d'un bus venant de Fukushima, le 29 décembre 2012 à Ota [Itsuo Inouye / Pool/AFP/Archives]

Carcasses de véhicules, meubles éparpillés, sols éventrés… Deux ans après la catastrophe, les alentours de Fukushima ressemblent à une immense ville fantôme.

Le séisme de magnitude 9, ainsi que la vague de près de 30 mètres et l’accident nucléaire qu’il a provoqués sont encore présents dans les paysages environnants, comme dans le souvenir des Japonais.

Ils étaient ainsi des dizaines de milliers, hier, à défiler dans les rues de Tokyo pour manifester leur refus du nucléaire.

Un rejet exprimé encore plus fort, à l’heure où le nouveau gouvernement a fait connaître son intention de revenir sur l’abandon de l’énergie atomique.

 

Des conséquences durables

Officiellement, le raz-de-marée a fait 15 880 morts et 2 694 disparus. Mais le nombre de personnes touchées par la catastrophe est bien plus important : 315 000 réfugiés attendent toujours d’être relogés.

Séparés de leurs amis voire de leur famille, ils vivent dans des conditions de stress incessant. Si bien que 2 300 décès ont été recensés parmi eux en deux ans, et les quelques médecins toujours en poste s’inquiètent d’une hausse des troubles psychiques.

Mais ce qui préoccupe le plus, ce sont les conséquences à long terme. Si les radiations n’ont directement tué personne, la radioactivité enregistrée dans la zone de Fukushima reste des dizaines de fois supérieure au taux naturel.

Un poisson pêché en janvier présentait même un taux plus de 2 500 fois supérieur à la limite autoriséePour Sophia Majnoni, en charge des questions nucléaires pour Greenpeace France, «l’accident n’est pas encore terminé.

En raison des fuites dans le sol et le sous-sol, explique-t-elle, les conséquences sanitaires ne seront mesurables que dans plusieurs dizaines d’années».

 

Un gouvernement pro-nucléaire

A l’heure actuelle, seuls deux réacteurs nucléaires sur cinquante sont en activité au Japon. Mais cela ne signifie pas pour le pays l’arrêt de l’énergie atomique.

Arrivé au pouvoir fin décembre, le gouvernement de Shinzo Abe n’exclut pas la réouverture de ces réacteurs et envisage même la construction de nouvelles centrales.

Une décision avant tout économique, puisque l’abandon de cette ressource, qui représentait plus du quart de l’électricité il y a deux ans, a mis le pays dans le rouge.

S’il a été obligé de développer les énergies propres, celles-ci ne fournissent qu’une très faible part des besoins de l’archipel, tributaire de ce fait des importations d’hydrocarbures.

Selon le gouvernement, ce retour au nucléaire ne devrait pas excéder 50 % de la production nationale d’énergie et devrait se faire en sécurité.

Ainsi, les nouvelles normes, beaucoup plus strictes, pourraient ainsi aboutir à la fermeture de dix-sept anciennes centrales et les villes environnantes devraient avoir plus de poids dans les décisions concernant chaque centrale.

«Un nouveau Fukushima est toutefois encore possible, estime Sophia Majnoni. Il y a deux ans il y a eu un séisme et un tsunami, mais également des erreurs humaines. Les facteurs sont multiples, le risque zéro n’existe pas.» 

 

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