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Cuba : Raul Castro réélu pour un second mandat

Réélu, le président Raul Castro s'adresse à l'assemblée nationale cubaine, le 24 février 2013 à La Havane [Adalberto Roque / AFP] Réélu, le président Raul Castro s'adresse à l'assemblée nationale cubaine, le 24 février 2013 à La Havane [Adalberto Roque / AFP]

Le président cubain Raul Castro a reçu dimanche un "dernier" mandat de cinq ans pour poursuivre les réformes et préparer sa succession à la tête de Cuba, avec un nouveau numéro deux, Miguel Diaz-Canel, un quinquagénaire appelé à diriger la Cuba du futur, sans les Castro.

Cette nomination "représente un pas définitif vers un transfert en douceur et ordonné des charges du pouvoir aux nouvelles générations", a expliqué Raul Castro en clôture de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée nationale qui a procédé à l'élection des 31 membres du Conseil d'Etat, organe suprême de l'exécutif cubain.

"Dans mon cas, ce mandat est le dernier", a-t-il ajouté en prônant un "processus naturel et systématique" de relève de la génération historique de la Révolution arrivée au pouvoir avec Fidel Castro en 1959.

Ingénieur en électronique, ex-ministre de l'Education supérieure, Miguel Diaz-Canel était devenu en mars 2012 un des huit vice-présidents du conseil des ministres et avait récemment beaucoup gagné en visibilité dans le paysage politique cubain.

Photo fournie par le site cubain cubadebate.cu montrant Fidel (g) et Raul Castro lors de la réunion de la nouvelle assemblée nationale à La Havane, le 24 février 2013 [Ismael Francisco / cubadebate.cu/AFP]
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Photo fournie par le site cubain cubadebate.cu montrant Fidel (g) et Raul Castro lors de la réunion de la nouvelle assemblée nationale à La Havane, le 24 février 2013
 

Désormais premier vice-président du Conseil d'Etat, membre depuis 2003 du bureau politique du tout-puissant Parti communiste de Cuba (PCC), Miguel Diaz-Canel, qui aura 53 ans en avril, apparaît désormais comme le successeur désigné de Raul Castro, 81 ans, qui a lui-même imposé une limite de deux mandats de cinq ans aux principaux dirigeants.

Et cette succession, prévue normalement à l'horizon 2018 à l'issue de la législature, pourrait être anticipée. Même si c'était sous forme de plaisanterie, Raul Castro a évoqué son possible retrait lors d'une rencontre impromptue avec des journalistes.

"Je vais démissionner. Je vais avoir 82 ans, j'ai le droit de me retirer. Vous ne croyez pas?", a-t-il lancé vendredi aux journalistes en riant avec ses gardes du corps, alors qu'il accompagnait le Premier ministre russe Dimitri Medvedev dans un cimetière militaire soviétique à La Havane.

Le nouveau numéro 2 cubain, Miguel Diaz-Canel, le 24 février 2013 à La Havane [Adalberto Roque / AFP]
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Le nouveau numéro 2 cubain, Miguel Diaz-Canel, le 24 février 2013 à La Havane
 

La rénovation attendue du Conseil d'Etat a également pris le visage de Mercedes Lopez Acea, 48 ans, première secrétaire du PCC pour la province de La Havane. Ingénieur en arboriculture et seule femme des quinze membres du bureau politique du PCC, elle devient la plus jeune des cinq vice-présidents du Conseil d'Etat.

Parmi les quatre autres vice-présidents du Conseil d'Etat désignés par l'assemblée nationale à l'occasion de sa séance inaugurale, figure le premier vice-président sortant, José Ramon Machado Ventura, 82 ans.

Deux autres sortants conservent leur position de vice-président, le dirigeant historique Ramiro Valdés, 80 ans, et Gladys Bejerano, 66 ans, chef de l'autorité de contrôle financier de l'Etat.

Le cinquième vice-président est le chef de la centrale syndicale d'Etat CTC, Salvador Valdés Mesa, 67 ans, qui était déjà membre du Conseil d'Etat.

Avant de désigner les 31 membres du Conseil d'Etat, les 612 députés réunis au Palais des conventions de La Havane, parmi lesquels l'ex-président Fidel Castro, 86 ans, ovationné pour une de ses rares sorties en public, se sont dotés d'un nouveau président.

 
 

Principal politicien noir de Cuba, réputé pour son orthodoxie, Esteban Lazo était auparavant un des cinq vice-présidents du Conseil d'Etat.

Pour les analystes, la prochaine législature de cinq ans sera un banc d'essai pour discerner la manière dont les candidats potentiels à la succession mènent les réformes lancées depuis 2008 par Raul Castro.

"Personne ne peut gouverner avec la légitimité charismatique des dirigeants historiques, ce sera une période d'expérimentation, les candidats possibles devront montrer leur capacité à dessiner le Cuba du futur", a jugé pour l'AFP le politologue cubain Carlos Alzugaray.

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