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L'UE "craint le retour de Berlusconi", selon Monti

Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, à Bruxelles le 8 février 2013 [Thierry Charlier / AFP/Archives] Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, à Bruxelles le 8 février 2013 [Thierry Charlier / AFP/Archives]

Le chef du gouvernement italien sortant Mario Monti a affirmé dimanche que "l'Union européenne craint le retour de Silvio Berlusconi" en cas de victoire aux législatives de fin février en raison de son impact négatif sur la monnaie unique, l'euro.

"Berlusconi m'a déçu, il a raté tous ses rendez-vous importants et a trahi la révolution libérale. L'UE craint son retour car elle en a eu assez de l'indiscipline financière et de l'incapacité à décider qui mettent en danger également la zone euro", a-t-il dit sur la chaîne TgCom24, qui appartient au Cavaliere.

M. Monti, un ex-commissaire de la Commission de Bruxelles qui jouit d'une bonne réputation auprès de la majorité des dirigeants de l'UE, a succédé en novembre 2011 à Silvio Berlusconi en pleine crise des marchés européens, le Cavaliere ayant dû s'effacer pour permettre au gouvernement de techniciens de M. Monti de parer aux menaces financières contre l'Italie.

M. Monti, à la tête d'une coalition centriste pour le scrutin des 24 et 25 février, a par ailleurs ajouté que le Parti populaire européen (PPE), la famille politique de Silvio Berlusconi à l'échelle de l'UE, "montre qu'il nous apprécie grandement et supporte mal Berlusconi". Il a affirmé cependant vouloir dépasser "les clivages traditionnels droite-gauche pas toujours très fructueux".

Invité surprise le 14 décembre d'une réunion des dirigeants conservateurs du PPE, dont il n'est pas membre, M. Monti avait reçu le soutien des partenaires européens pour qu'il se lance dans la course électorale face à Silvio Berlusconi.

L'ancien chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, à un meeting de son parti à Rome le 7 février 2013 [Andreas Solaro / AFP/Archives]
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L'ancien chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, à un meeting de son parti à Rome le 7 février 2013
 

Le Cavaliere, 76 ans, a construit une grande partie de sa campagne électorale sur une attaque populiste de l'UE, de la monnaie unique ou du rôle de l'Allemagne sur le plan communautaire.

Les critiques de M. Monti ont entraîné une riposte immédiate des partisans de Silvio Berlusconi.

"Monti soutient que l'UE craint le retour de Silvio Berlusconi? Je peux lui assurer que l'Italie craint le retour de Monti", a lancé Gianfranco Rotondi, ex-ministre du gouvernement du Cavaliere.

Lors d'un meeting électoral plus tard dans la journée à Milan (nord), M. Monti est revenu à la charge, accusant "ses adversaires de bien jouer le jeu de la politique (...) avec des slogans courts et des promesses attrayantes qui ne seront pas maintenues".

"Mon prédécesseur, qui souhaite également être mon successeur, continue de faire des promesses en cherchant à acheter le vote des Italiens avec l'argent des Italiens", a-t-il ajouté, en référence à la promesse du Cavaliere de rembourser aux Italiens en cas de victoire l'impopulaire impôt immobilier IMU.

La droite de Silvio Berlusconi est donnée, selon les derniers sondages disponibles, en deuxième position, à environ 5 points derrière la gauche de Pier Luigi Bersani créditée de près de 35% d'intentions de vote. La coalition de M. Monti est en quatrième position avec environ 14%, derrière le "Mouvement cinq étoiles" (M5S) du blogueur populiste Beppe Grillo, crédité de 16% à 18%.

Mario Monti est revenu aussi sur le changement de son attitude, plus agressive, depuis qu'il a décidé de se lancer dans la campagne électorale.

"Beaucoup de personne me disent, et je sais que bien d'autres le pensent, qu'elles préfèrent le Monti d'avant, le chef du gouvernement sévère, plutôt que le Monti politicien. Je pense la même chose", a-t-il dit avec humour.

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