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"Une nouvelle population de jihadistes"

Des combattants du Mujao à l'aéroport de Gao. [AFP PHOTO / ROMARIC OLLO HIEN]

Le Mujao, l'un des groupes islamistes qui contrôle le Nord du Mali, a menacé hier de "frapper la France en plein coeur", pour la punir de son intervention au Mali. Louis Caprioli, spécialiste du terrorisme et conseiller du groupe Géos, estime que la France n'est pas à l'abri d'attaques terroristes.

 

Faut-il craindre les menaces du Mujao ?  

Depuis vendredi, les gens du Mujao ont menacé la France de la frapper au coeur de tous les pays musulmans. Le Mujao et Ansar Dine ont des compétences locales, ils peuvent porter des coups aux troupes et ressortissants français présents sur place et dans les pays limitrophes du Mali, comme le Niger. Mais ils ne sont pas capables de se projeter en France. En proférant ces menaces, ils donnent toutefois un blanc-seing à d'autres groupes pour passer à l'action sur le territoire français.

 

Quels sont ces groupes ?

Il s'agit de réseaux liés à la mouvance jihadiste, sans affiliation précise. Certains de leurs membres sont allés en Syrie et en sont revenus après avoir acquis des compétences, notamment pour fabriquer des bombes. Plusieurs réseaux de ce type ont été démantelés en France ces derniers mois, comme celui qui s'était attaqué à un supermarché casher à Sarcelles.

 

Existe-t-il en France des groupes ou individus reliés aux islamistes maliens ? 

Il n'existe pas de cellule d'Ansar Dine, mais on pourrait avoir des ressortissants africains qui se sont radicalisés, qui auront trouvé un prétexte dans l'intervention au Mali pour basculer. Jusqu'à présent, les cellules jihadistes étaient toutes liées au Maghreb. Mais on peut imaginer qu'à l'avenir des cellules composées d'africains du Mali ou encore du Niger se constituent. Lorsqu'on fait du renseignement, il faut anticiper. Et l'on pourrait se retrouver face à une nouvelle population de jihadistes. C'est pour cette raison que François Hollande a reçu les membres de la communauté malienne, pour montrer qu'il est en accord avec les Maliens de France. 

 

Faut-il s'inquiéter pour les ressortissants français au Mali ? 

Les Islamistes, s'ils contrôlent le Nord du pays, sont aussi présents au Sud. Rappelons que l'année dernière, à la même époque, deux Français étaient enlevés à Niamey, qui se trouvent loin au Sud. Et il est évident qu'à Bamako on trouve des sympathisans d'Ansar Dine et d'AQMI. Ces gens là pourraient disposer des moyens techniques pour frapper. On risque aussi d'assister à des actes isolés et imprévisibles, comme un coup de machette par exemple. 

 

Les otages français au Sahel sont-ils davantage en danger ? 

La vie des otages français était en danger, elle l'est encore plus maintenant. Le gouvernement a pris la décision d'intervenir en prenant en compte le risque de représailles contre les otages. Mais en intervenant, il a sûrement sauvé la vie de nombreux français à Bamako, qui auraient été tués si la ville était tombée aux mains des islamistes.

 

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