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Mali : la France menacée de représailles

Des membres du  Mujao le 16 juillet 2012 à Gao Des membres du Mujao le 16 juillet 2012 à Gao [Issouf Sanogo / AFP/Archives]

Des jihadistes basés dans le nord du Mali ont menacé lundi de "frapper le coeur de la France", qui bombarde depuis quatre jours leurs colonnes et leurs positions, leur occasionnant de lourdes pertes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi après-midi, à l'initiative de la France, qui souhaite informer ses partenaires sur la situation au Mali et son intervention militaire.

"La France a attaqué l'islam. Nous allons frapper le coeur de la France. Au nom d'Allah, nous allons frapper le coeur de la France. Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe", a déclaré à l'AFP Abou Dardar, l'un des responsables du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).

La France, "en guerre contre le terrorisme" au Mali selon l'expression du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, a bloqué vendredi la progression vers le centre du pays des groupes armés islamistes, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et Mujao, qui contrôlent depuis neuf mois le nord du Mali.

Dimanche, elle a bombardé pour la première fois leurs positions dans le nord, à Gao et à Kidal, au coeur des territoires jihadistes, visant des camps d'entraînement et des dépôts logistiques.

 

Jihadistes "au paradis"

François Hollande 14 janvier 2013 à l'Elysée lors d'une réunion interministérielle sur le Mali [Kenzo Tribouillard / AFP]
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François Hollande 14 janvier 2013 à l'Elysée lors d'une réunion interministérielle sur le Mali
 

Le porte-parole d'Ansar Dine Abou Dardar a refusé de donner un bilan des raids français, se contentant d'affirmer que "tous les moudjahidine qui sont morts sont allés au paradis".

Mais plus de soixante jihadistes ont été tués dimanche dans la seule ville de Gao et sa périphérie, au cours de bombardements intenses, selon des habitants de la région.

"Plus de soixante islamistes ont été tués dans leurs bases à Gao et aux environs. La nuit, les islamistes qui sont restés cachés dans les maisons sont sortis pour prendre les corps de leurs camarades", a déclaré à l'AFP un habitant de Gao, joint par téléphone depuis Bamako, dont le témoignage a été recoupé. "Le bilan est lourd dans le camp des islamistes. Ils ont perdu énormément en logistique et des hommes. Le chiffre de 60 victimes n'est pas du tout exagéré à Gao. Le bilan est même certainement plus élevé", a indiqué à l'AFP une source régionale sécuritaire.

Gao, Kidal, et la ville historique de Tombouctou sont les trois principales villes du Nord malien, en majorité désertique, sous la coupe des islamistes depuis près de neuf mois.

A Tombouctou, où les jihadistes ont mené ces derniers mois lapidations et amputations, un enseignant a fait état d'un "début de panique" parmi les familles des islamistes partis au combat, assurant que "beaucoup essayent de partir dans le désert".

 

"Une question de semaines"

"Bloquer les terroristes, c'est fait. Ce qui a commencé à être fait aujourd'hui, c'est s'occuper des bases arrière des terroristes", a expliqué dimanche le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a jugé que l'intervention française en première ligne était "une question de semaines".

"Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment (dimanche, ndlr), il y en a eu cette nuit, il y en aura demain (lundi, ndlr)", avait également prévenu M. Le Drian.

Mais les familles des sept otages français détenus par des groupes islamistes au Sahel craignent que l'intervention française mette leur vie en danger.

"Nous allons faire aujourd'hui un communiqué sur les otages. A partir d'aujourd'hui, tous les moudjahidine sont ensemble", a souligné le responsable du Mujao, joint par téléphone par l'AFP depuis Bamako.

Aqmi détient depuis le 16 septembre 2010 quatre Français enlevés au Niger, et depuis novembre 2011 deux autres capturés dans le nord du Mali. Une septième personne a été enlevée le 20 novembre dans l'ouest du Mali par le Mujao.

Les premiers vols d'avions de transport militaires britanniques pour appuyer l'opération française devraient débuter lundi à partir d'une base du nord-ouest de la France, a-t-on appris auprès de l'armée de l'air française. La Grande-Bretagne fournira une assistance militaire logistique à la France pendant son intervention, mais ne déploiera pas de personnel en situation de combat.

Photo fournie par le service de presse de l'armée d'un pilote français aux commandes d'un Rafale  en partance le 13 janvier 2013 pour le Mali depuis la base de Saint-Dizier [ECPAD/Laure-Anne Maucorps / ECPAD/AFP]
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Photo fournie par le service de presse de l'armée d'un pilote français aux commandes d'un Rafale en partance le 13 janvier 2013 pour le Mali depuis la base de Saint-Dizier
 

Les préparatifs s'accélèrent également pour le déploiement d'une force ouest-africaine chargée, avec l'aval de l'ONU, de déloger les groupes liés à Al-Qaïda.

Les premiers éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) se mettent en place, sous la direction d'un général nigérian, Shehu Abdulkadir.

Le Nigeria doit fournir 600 hommes. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, et le Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes, et le Bénin 300.

 

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