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La Chine censure une enquête sur la fortune du Premier ministre

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao porte un toast à l'occasion de la fête nationale, le 29 septembre 2012 à Pékin [Ed Jones / AFP/Archives] Le Premier ministre chinois Wen Jiabao porte un toast à l'occasion de la fête nationale, le 29 septembre 2012 à Pékin [Ed Jones / AFP/Archives]

La Chine a censuré vendredi une enquête du New York Times selon laquelle la famille du Premier ministre Wen Jiabao, qui aime à rappeler ses origines modestes, possède aujourd'hui une fortune colossale d'au moins 2,7 milliards de dollars.

Sur le principal service de microblogs du pays, Sina Weibo, les autorités bloquaient toute recherche comportant les mots clés "Wen Jiabao" ou encore "New York Times". Le site du quotidien américain était également inaccessible, vu les révélations susceptibles d'embarrasser le Parti communiste chinois.

"De tels articles diffament la Chine et obéissent à des arrière-pensées", a réagi vendredi un porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei.

Dans cette enquête, publiée jeudi, le journal rappelle que la mère de M. Wen était une simple institutrice du nord de la Chine, son père a élevé des porcs durant les campagnes maoïstes de travail forcé à la campagne.

Aujourd'hui âgée de 90 ans, Yang Zhiyun, la mère du Premier ministre, "n'est pas seulement sortie de la pauvreté, elle est de façon incontestable devenue riche", écrit le New York Times, qui cite notamment un investissement il y a cinq ans au nom de Mme Yang dans une société chinoise de services financiers, pour un montant de 120 millions de dollars.

"Dans de nombreux cas, les noms des proches (de Wen Jiabao) se dissimulent derrière plusieurs paravents et des vecteurs d'investissement impliquant des amis, des collègues de travail et des associés", explique le journal.

La famille du chef du gouvernement possède des intérêts diversifiés dans des banques, des bijouteries, des stations touristiques, des compagnies de télécommunication et des projets d'infrastructure, en recourant parfois à des entités offshore, ajoute-t-il.

Dans beaucoup de ces investissements, certaines des puissantes sociétés d'Etat chinoises jouent un rôle prépondérant. Leurs décisions dépendent souvent des agences gouvernementales supervisées par M. Wen Jiabao.

Son frère cadet, qui possède une entreprise de traitement des déchets, a bénéficié de plus de 30 millions de dollars de contrats attribués par l'Etat, selon le quotidien américain.

La femme de M. Wen, Zhang Beili, surnommée "la reine des diamants" par le New York Times, a elle fait fortune dans les pierres précieuses, un secteur strictement régulé par l'Etat. L'ascension de Mme Zhang a connu une accélération après que son mari a atteint les marches les plus élevées du pouvoir.

Quant au fils unique du couple, Wen Yunsong, il a connu une réussite fulgurante en revendant son entreprise de technologie à la famille d'un magnat de Hong Kong, puis en fondant une société de capital-investissement devenue l'une des plus importantes de Chine. Parmi ses associés figure le gouvernement de Singapour.

En juin dernier, l'agence financière Bloomberg avait publié une enquête, immédiatement censurée en Chine, sur les biens de la famille du vice-président Xi Jinping, le futur président chinois qui doit le mois prochain prendre les rênes du Parti communiste. Selon ces révélations, les proches de M. Xi possèdent une fortune cumulée de plusieurs centaines de millions de dollars.

La vaste majorité de la population chinoise est convaincue que la nomenklatura communiste du régime bénéficie d'une vie dorée et de nombreux privilèges, dans un climat d'impunité.

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