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Grande-Bretagne : Cameron doit prouver sa légitimité

David Cameron devant le 10 Downing Street, le 2 août 2012 à Londres [Andrew Cowie / AFP/Archives] David Cameron devant le 10 Downing Street, le 2 août 2012 à Londres [Andrew Cowie / AFP/Archives]

Le Premier ministre conservateur britannique David Cameron devra prouver sa légitimité au congrès annuel de son parti qui débute dimanche à Birmingham (centre de l'Angleterre), alors que les critiques sont féroces sur son incapacité à sortir le pays de la récession.

Dimanche, un sondage de l'institut YouGov indiquait un retard de 14 points du parti conservateur par rapport aux Travaillistes. Selon ce sondage publié par le Sunday Times, le Labour obtenait 45% d'opinions favorables contre 31% aux Conservateurs et 8% au parti Libéral Démocrate.

Les Conservateurs sont critiqués pour l'inefficacité des mesures d'austérité impopulaires qu'ils ont prises au sein de la coalition gouvernementale formée avec les Libéraux-Démocrates.

Lors de son discours mercredi, David Cameron devra défendre son bilan à mi-mandat et rassurer l'aile droite de son propre parti qui souhaite un retour aux valeurs traditionnelles des tories et un référendum sur l'adhésion à l'Union européenne.

Sa première démarche pour les apaiser a été de menacer dimanche d'opposer son veto au budget de l'Union européenne s'il n'était pas conforme à l'intérêt des Britanniques, assurant au journal The Sunday Telegraph qu'il ne tolèrerait pas des tentatives "scandaleuses" pour l'augmenter.

Le chef du gouvernement doit aussi faire face à une hausse inattendue de popularité de son opposant travailliste Ed Miliband qui a fait sensation la semaine dernière à Manchester lors de la conférence annuelle de son propre parti.

Parlant avec aisance et sans note, Ed Miliband a dit qu'il voulait reconstruire la Grande-Bretagne comme "une nation", un slogan utilisé traditionnellement par les conservateurs.

L'impopularité d'Ed Miliband, qui remontait à sa victoire sur son frère aîné David à la tête du parti travailliste, a souvent été présentée dans les médias comme l'arme secrète des Conservateurs et sans elle, la tâche se complique pour David Cameron, dans la perspective des prochaines élections en 2015.

Même au sein de son parti, Cameron est sous la pression de concurrents potentiels, au premier rang desquels, Boris Johnson, le très populaire maire de Londres.

Capitalisant sur le succès des Jeux Olympiques, Boris Johnson apparaît désormais premier ministrable, malgré sa démesure et ses pitreries.

Pour compliquer encore un peu les affaires de David Cameron, le ministre de la Santé Jeremy Hunt a suscité samedi l'indignation des défenseurs des droits des femmes en déclarant vouloir que le délai légal pour avorter soit réduit de moitié, de 24 à 12 semaines.

Cette question très sensible a obligé le Premier ministre à intervenir pour préciser qu'il était contre ce délai de 12 semaines et que "ce n'était pas la politique du gouvernement", alors qu'il souhaitait concentrer sa communication sur les réussites accomplies depuis deux ans et demi au pouvoir.

Dimanche, il a ainsi insisté, sur la BBC, sur l'idée que l'économie britannique, actuellement en récession, était "en rééquilibrage", se félicitant qu'un million d'emplois aient été créés depuis qu'il a pris le pouvoir.

Il a également soufflé le chaud et le froid en direction des Lib-Dem, ses partenaires dans la coalition gouvernementale, en excluant la mise en place d'un impôt sur les maisons de plus d'un million de livres -une mesure souhaitée par les Lib-Dem- tout en annonçant, sans les préciser, qu'il allait "prendre de nouvelles mesures pour s'assurer que les plus riches payent une part équitable de la réduction des déficits".

Parmi les temps forts de la conférence du parti figurent le discours, dimanche, du ministre des Affaires étrangères William Hague et celui, lundi, du ministre des Finances George Osborne.

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