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L'ex-majordome du pape devant ses juges

Le procès du majordome se tient au vatican Le procès du majordome se tient au vatican[- / OSSERVATORE ROMANO / AFP]

L'ex-majordome du pape, poursuivi pour "vol aggravé" de documents confidentiels, comparaît samedi devant ses juges au Vatican, dans un procès public, inédit dans l'histoire de l'Eglise catholique moderne.

Jamais dans le système secret de l'Etat pontifical, il n'avait été possible de suivre en direct une affaire judiciaire.

Mais la publicité des débats a été très strictement encadrée. Seul un "pool" restreint de huit journalistes a été admis dans la petite salle du tribunal où cinquante personnes peuvent tenir debout. Il leur est interdit d'utiliser enregistreurs, appareils photos ou cameras.

Le secrétaire particulier du pape sera appelé comme témoin, selon le tribunal. La première audience s'est achevée samedi peu avant 12H00. Durant celle-ci les magistrats ont accepté, à la demande des avocats, de séparer le procès du majordome et celui de Claudio Sciarpelletti, l'informaticien poursuivi pour complicité. 

Ce deuxième procès se triendra ultérieument. 

Paolo Gabriele, laïc très croyant de 46 ans, l'un des rares citoyens du plus petit Etat du monde, était un employé modèle, fidèle serviteur de Benoît XVI, qu'il était le premier et le dernier à voir tous les jours, lui préparant ses habits de cérémonie, lui servant ses repas.

Il est accusé d'avoir, pendant des mois, subtilisé et photocopié des dizaines de documents confidentiels du pape et de ses collaborateurs, divulgués ensuite dans un livre, sur fond de luttes de pouvoir présumées au sommet de l'Eglise. Un scandale que la presse italienne a surnommé "Vatileaks".

Le majordome a reconnu les faits. Lors de ses interrogatoires, il a expliqué qu'il avait agi pour révéler le "mal et la corruption" au sein du Vatican. Se pensant mandaté par "l'Esprit saint", il trouvait que le pape n'était pas suffisamment informé.

Arrêté le 23 mai dernier, il a passé 53 jours dans une cellule de la gendarmerie du Vatican, avant d'être placé fin juillet aux arrêts domiciliaires.

Devant ses juges -trois magistrats laïcs-, il comparaîtra libre, sans être escorté de gendarmes, mais peut aussi choisir de se faire représenter par son avocat. Il risque entre quelques mois et quatre ans de prison.

Le procès pourrait être assez rapide puisque Gabriele a admis les faits, mais ses avocats peuvent soulever des exceptions d'incompétence ou de nullité, ce qui prolongerait sa durée.

En tout état de cause, il pourrait à tout moment bénéficier d'une grâce papale.

Dans une interview, il avait estimé qu'une vingtaine de personnes "dans les différents organismes" du Vatican pouvaient avoir été impliquées dans "Vatileaks".

Pour l'heure, un seul autre homme sera jugé à ses côtés, pour complicité: l'informaticien Claudio Sciarpelletti. Mais son rôle est jugé secondaire.

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