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Grève générale en Grèce, un test pour le gouvernement Samaras

Des personnes passent devant le Parlement à Athènes et des affiches appelant à une grève générale, le 25 septembre 2012 [Louisa Gouliamaki / AFP] Des personnes passent devant le Parlement à Athènes et des affiches appelant à une grève générale, le 25 septembre 2012 [Louisa Gouliamaki / AFP]

 

Fonctionnaires, avocats, médecins ou marins, certains Grecs ont commencé de débrayer mercredi pour une grève générale de 24 heures à l'appel des syndicats, en forme de test social pour le gouvernement, contre un nouveau réclamé par l'UE et le FMI.

A Athènes, les employés du métro observaient une grève jusqu'à 06H00 GMT, ce qui a occasionné quelques congestions dans la circulation routière sur les grands axes d'arrivée, mais globalement la circulation en centre ville restait fluide, de nombreuses personnes ayant décidé d'arriver plus tard au bureau après la réouverture des métros, a constaté une journaliste de l'AFP.

"SOS - sauvez le pays, mais par dessus tout son peuple" indiquent les affiches des deux principaux syndicats GSEE et Adedy, appelant à une manifestation dans le centre de la capitale dans l'après-midi.

Cette journée d'action nationale est la troisième de l'année mais la première depuis l'arrivée au pouvoir en juin de l'exécutif de coalition emmené par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras.

Devant l'hôpital Evangelismos, en centre-ville, des banderoles appellent à la grève. Dimitri Tsiolias, radiologue, ne se fait aucune illusion sur les chances d'aboutir du mouvement.

"Il y a beaucoup de gens en grève en raison des abaissements de salaire, mais la grève ne changera rien. Peu importe ce que nous faisons, les salaires vont baisser, tout vient de la troika" explique le médecin en désignant les trois bailleurs de fonds du pays, UE, BCE et FMI.

Un peu plus loin, la Poste est fermée en raison de la grève, ainsi que la plupart des administrations. Les écoles aussi sont touchées par le mouvement.

Les syndicats, GSEE et Adedy appellent les Grecs à "repousser les nouvelles mesures dures, injustes et inefficaces".

Pour Irina, la trentaine, qui dirige une imprimerie, "ce sont surtout les fonctionnaires qui font grève". "Mes employés vont arriver en retard en raison de la grève du métro, mais ils ne font pas grève, ça n'a jamais servi à rien" affirme-t-elle en sortant d'un taxi.

Le front syndical communiste Pame fera cortège à part sous le slogan : "Pas de nouveaux sacrifices pour la ploutocratie".

A Athènes, près de 5.000 policiers ont commencé à se déployer dans la matinée pour sécuriser les manifestations, souvent violentes en Grèce, comme lors des deux précédentes grèves générales de l'année, en février.

Aucune desserte des îles ne devrait être assurée suite à un mot d'ordre de grève de 24H qui a pris effet dans la nuit.

Les contrôleurs aériens sont appelés à observer un arrêt de travail de 07H00 à 1H00 GMT. Les deux compagnies grecques, Olympic air et Aegean Airlines ont annulé 12 vols et en ont reprogrammé 28.

Dans un pays en pleine dépression, les syndicats des commerçants, artisans et ingénieurs civils appellent aussi à participer à la grève, même si mercredi matin les petits commerces de centre ville étaient ouverts pour la plupart.

A la mi-journée, les médias ne couvriront que les manifestations.

Soutenue par le principal parti d'opposition, le Syriza de la gauche radicale, la grève vise à dénoncer les nouvelles mesures d'économies de plus de 11,5 milliards d'euros que le gouvernement finalise actuellement avec l'UE et le FMI.

Conditionnant le maintien de la Grèce sous perfusion financière, alors que la nécessité d'une troisième opération de soutien au pays parait gagner du terrain, le plan est centré sur de nouvelles réductions de salaires dans la fonction publique, des pensions et des prestations sociales.

Son adoption est prévue au parlement avant l'Eurogroupe du 8 octobre pour débloquer le versement au pays de 31,5 milliards d'euros de prêts.

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