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"Romney risque de se mettre à dos les indécis"

Mitt Romney multiplie les gaffes depuis le début de sa campagne.[NICHOLAS KAMM / AFP]

Un faux pas de plus pour Mitt Romney. Dans une vidéo visiblement filmée à son insu et diffusée lundi soir par le journal Mother Jones, le candidat républicain fustige les 47% des électeurs acquis, selon lui, à son rival démocrate Barack Obama et qui se considèrent comme des "victimes".  

Du pain béni pour les démocrates, qui tirent à boulets rouges sur Romney chaque fois que le candidat républicain fait un faux pas… Et ce ne sont pas les occasions qui manquent ! Pour François Durpaire, historien des Etats-Unis et auteur des Etats-Unis pour les nuls (avec Thomas Snégaroff, Éditions First), cette dernière déclaration, sans lui coûter l’élection, pourrait toutefois faire réfléchir les électeurs qui n'ont pas encore fait leur choix.

 

Ce genre de faux-pas peuvent-ils faire perdre l’élection à Mitt Romney ?

François Durpaire : Ces gaffes sont en fait des choses que Mitt Romney pense. Mais on vit désormais dans une société où l’homme politique est soumis à une surveillance constante, où il ne doit jamais dire des choses – comme ici lors d’une réunion de levée de fonds – qu’il ne puisse assumer complètement.

Pour ceux qui savent déjà pour qui ils vont voter, cette déclaration ne changera pas grand-chose. Mais Romney risque de se mettre à dos les quelque 5% d’indécis, ceux que les deux candidats cherchent à tout prix à convaincre, et qui ne savent pas de qui Romney parlent. Ils pourraient très bien se dire qu’ils font partie eux-aussi de ces 47%.

 

Quelles conséquences ont ces déclarations sur son image ?

Cela apporte de l’eau au moulin des démocrates. Il s’agit en effet d’une formidable matière brute pour les clips négatifs contre Mitt Romney [qui le décrivent comme un multimillionnaire froid et éloigné des préoccupations de l’Américain moyen]. Contrairement à la campagne de 2008, le camp de Barack Obama a choisi l’attaque, la stratégie de la division, et les démocrates n’hésitent pas à s’en prendre à la personnalité même de Romney, qui n’arrive pas à gommer le déficit de sympathie dont il souffre.

 

Comment réagit son camp ?

Il faut savoir qu’il y a en ce moment chez les républicains des divergences, ou du moins des incompréhensions, à deux niveaux : entre Romney et son parti d’abord, pour qui le candidat est loin d’apparaître comme le Messie. Mais aussi à l’intérieur même de son équipe de campagne. Il n’y a certes pas eu de démissions fracassantes, mais la presse américaine fait état d'un certain mécontentement concernant la direction que prend la campagne et vers laquelle le candidat va chercher des voix. Car son discours s’est droitisé, et cette droitisation ne correspond par forcément à la nature de l’Amérique d’aujourd’hui, celle qui a déjà voté pour Obama en 2008.

 

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