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Des indiens et cow-boy nus sur Times Square

Pendant 13 ans, le "cow-boy nu" a fait régner sa loi sur Times Square à New York. Mais un "Indien nu" vient d'entrer dans la ville. La guerre est depuis déclarée.[AFP ] Pendant 13 ans, le "cow-boy nu" a fait régner sa loi sur Times Square à New York. Mais un "Indien nu" vient d'entrer dans la ville. La guerre est depuis déclarée.[AFP ]

Pendant 13 ans, le "cow-boy nu" a fait régner sa loi sur Times Square à New York. Mais un "Indien nu" vient d'entrer dans la ville. La guerre est depuis déclarée.

Robert Burck, 41 ans, incarne depuis plus d'une décennie le "Naked Cowboy" dans la célèbre place new-yorkaise, uniquement vêtu - hiver comme été - d'un chapeau Stetson blanc, de bottes de cow-boy blanches et d'un slip moulant de la même couleur, où s'inscrit en lettres rouges son pseudonyme.

L'homme mince et bien bâti, qui porte une guitare blanche, est pour les dizaines de touristes qui le photographient chaque jour et lui donnent la pièce, la marque de fabrique de Times Square, tout comme le sont les immenses panneaux lumineux ou la boule lumineuse du Nouvel An.

Mais désormais, Robert Burck n'est plus un cow-boy solitaire.

L'"Indien nu" est arrivé, un peu plus grassouillet, vêtu lui aussi seulement d'une coiffe de plumes, de bottes en daim et d'un slip moulant.

"Il y a plus de vitalité, plus d'énergie en moi", confie à l'AFP the "Naked Indian", qui n'a pas voulu donner son vrai nom mais s'appellerait, selon la presse locale, Adam David. "Les jambes du cow-boy ont l'air faiblardes, on le sent diminué", dit-il, âgé d'une trentaine d'années.

Les deux hommes sont postés à quelques mètres l'un de l'autre et rivalisent pour attirer l'attention des touristes, et leur argent.

Le cow-boy Burck reste serein. "C'est flatteur d'être imité", dit-il. Il a néanmoins sommé par courrier son rival d'enlever la marque "Naked Indian" inscrite sur son slip, affirmant qu'elle copie la sienne.

Grattant sa guitare, le cow-boy dénudé est approché toutes les cinq minutes par des curieux, le plus souvent des curieuses. Il pose à leurs côtés pour la photo - de dos comme de face - et invite les touristes à poser la main sur son torse bombé. Une Anglaise replète fait la grimace quand il lui demande de lui toucher ses fesses, puis elle sourit.

Robert Burck dit qu'il gagne jusqu'à 1.000 dollars par jour, tout en fourrant prestement les billets qu'on lui donne dans sa guitare.

Pour ce vieux routier de la performance de rue, l'Indien ne tiendra pas. "J'ai des milliers de petits trucs qu'il n'a pas", dit-il avant d'entonner une chanson country tout en jouant des biscotos face à un groupe de femmes hilares.

"Naked Cowboy" a bâti sa petite entreprise au fil des ans, avec une ligne de T-shirts, de bottes et de slips disponibles sur son site www.nakedcowboy.com.

Robert Burck propose même de franchiser sa marque et se déclare prêt à y accueillir l'Indien.

Mais "Naked Indian", qui lui aussi sort ses biceps en psalmodiant de pseudos chants indiens qu'il accompagne au tambour, chante une autre chanson. "Il voulait me duper, se servir de moi, puis me traîner en justice et faire de moi son esclave. Le cow-boy s'intéresse au cow-boy, c'est un égocentrique", dit-il.

L'Indien affirme gagner entre 200 et 500 dollars par jour, qu'il compte doubler "avec un peu de marketing". Et l'ennemi va disparaître, assure-t-il, "ses jours de gloire sont derrière lui".

Devant le duo, les habitants des environs sont indifférents. "Il se passe tellement de choses à New York", soupire Leslie Richmond, 46 ans, en route pour le bureau, "c'est pour les touristes ça, pas pour les New-Yorkais".

De fait, les touristes sont étonnés.

"On ne voit pas ça du tout en France. Je ne suis même pas sure que ce soit autorisé", dit Samia Coeugniet, 57 ans, qui vient de se faire photographier avec sa fille Julie.

"En France, les gens sont égoïstes, introvertis. Là, les gens sont super avenants et aimables", dit-elle.

Pas toujours. L'Indien s'est fait insulter et menacer par des ivrognes. "C'est comme si on travaillait dans un asile de fous", dit-il au moment où un automobiliste le désigne en lançant : "C'est pas un vrai !".

Puis, poète, il montre les lumières de Times Square: "Pour beaucoup, c'est le centre de l'univers".

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