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Analyse : "Malgré les frictions, la relation franco-russe ne changera pas"

Le président russe Vladimir Poutine. [ALEXEY DRUZHININ / RIA-NOVOSTI / AFP]

Après une première étape à Berlin, le président russe Vladimir Poutine est attendu vendredi soir à Paris pour un dîner de travail avec le président français François Hollande.

Cette rencontre s'annonce délicate, notamment sur le dossier syrien. Comment la question de la Syrie sera abordée ? Les différences de point de vue peuvent-elles avoir des conséquences sur la relation franco-russe ? Trois questions à Isabelle Facon, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et spécialiste de la Russie. 

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Quels sont les enjeux de la rencontre entre Hollande et Poutine ?

Le premier enjeu c'est tout simplement de faire connaissance. Moscou considère la France comme un allié en Europe et c'est l'occasion pour les deux présidents de se rencontrer. La Russie veut aussi voir quelles sont les distinctions entre le Hollande-candidat à la présidentielle qui s'était montré critique envers Moscou, notamment lors des élections législatives, et le Hollande-président. C'est une nouvelle relation qui commence.

Le deuxième enjeu sera de faire le point sur les dossiers clés comme la Syrie ou encore les dossiers de la coopération économique, coopération qui s'était étoffée pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. 

Enfin, cette rencontre sera l'occasion de préparer le sommet UE-Russie de Saint-Pétersbourg (3 et 4 juin, ndlr). La préparation de ce sommet passe par la coopération avec les grands pays européens. Ce n'est pas un hasard si Poutine se rend juste avant le sommet en Allemagne et en France. 

 

Sur le dossier syrien, la vision française s'oppose à la vision russe. Hollande a-t-il les moyens d'infléchir le soutien de Vladimir Poutine au régime de Bachar al-Assad ? 

Il faut bien comprendre que le soutien à Assad est un soutien par défaut. Ce que la Russie défend ce n'est pas tant le président syrien mais le principe de non-ingérence. De plus, la Russie craint de voir un changement de régime, et tout ce qu'il comporte, dans une zone stratégique pour elle. C'est tout cela qu'il soutient plus que la personne de Bachar al-Assad. 

Après si la vision française consiste à aller dans le sens d'une intervention en Syrie, il n'y aura pas de changement de cap de la part de Poutine. Par contre, il y a une marge de manœuvre quant à la critique, la condamnation de ce qui se passe là-bas. D'ailleurs, ces derniers jours, la Russie a plutôt insisté sur la nécessité de faire toute la lumière sur les événements qui ont ensanglanté Houla

 

Avec ce désaccord profond, comment peut-on imaginer les relations futures entre la France et la Russie ? 

Ces dernières années, on a moins été dans une relation de grandes puissances comme au temps de la présidence de Jacques Chirac, par exemple.

La relation France-Russie s'est étoffée dans le domaine économique et commercial. Et même s'il y a des frictions sur les sujets internationaux, il n'y a pas de grand changement à attendre. 

 

 

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