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Wendy Bouchard : Zone Interdite a "évolué avec l’air du temps"

Wendy Bouchard s'apprête à fêter les vingt ans de Zone Interdite qu'elle anime depuis septembre Wendy Bouchard s'apprête à fêter les vingt ans de Zone Interdite qu'elle anime depuis septembre[Marie ETCHEGOYEN/M6 ]

M6 fêtera dimanche soir les 20 ans de Zone Interdite avec une soirée spéciale. Présentatrice du magazine depuis septembre, Wendy Bouchard est très fière de célébrer l’événement.

 

Qu’est-ce qui fait le succès de Zone interdite ?

C’est un cocktail très fort de témoignages, d’illustrations humaines qui valent parfois mieux qu’un long discours ou que de longues théories, mais toujours sous tendus par de l’explication, par de l’analyse. C’est d’ailleurs là-dessus que l’on travaille de plus en plus parce que Zone Interdite a creusé son sillon depuis vingt ans, mais je pense que les téléspectateurs ont besoin d’apprendre beaucoup plus qu’avant. Ils ne sont plus dupes, ils voient tellement de choses qu’ils doivent  aussi faire la part des choses. Donc à nous de leur apporter plus d’infos qu’auparavant.

 

Le magazine a-t-il beaucoup évolué depuis sa création ?

Il a évolué dans le sens où la société a évolué, il a évolué avec l’air du temps, avec les phénomènes de société, avec une nouvelle approche de l’image qui est à la fois plus travaillée, plus infiltrée dans les zones les plus interdites.

Il a évolué dans la manière de surprendre parce que la concurrence sur la TNT multipliant les thématiques que l’on traite il a fallu se démarquer, donc il évolue avec les moyens qu’on lui donne, c’est à dire des enquêtes de plus en plus longues, de plus en plus fouillées, et beaucoup de moyens humains et financiers investis. Je crois qu’il évolue aussi dans une certaine couleur d’images. On a envie de faire de belles images parce que c’est nécessaire aussi de sublimer, de rendre beau son interlocuteur, donc on s’y attelle de plus en plus.

 

On vous a confié les clés il y a quelques mois, avez-vous reçu les conseils des anciens présentateurs ?

J’ai envoyé des petits mots à Mélissa Theriau, à Patrick de Carolis, que j’admire beaucoup. Ils ne m’ont pas donné de conseils, ils ont été très positifs, très satisfaits de la succession. Ils m’ont seulement dit qu’il ne fallait pas penser en fonction de "ce qui va marcher", mais se demander «qu’est ce qui intéresse la vie des téléspectateurs ?, qu’est-ce qui peut les toucher» ?

Evidemment il y a un enjeu d’audiences, et on est satisfait quand les reportages sont regardés parce qu’on a envie d’imprimer notre marque et parfois on est déçu sur des sujets forts qui ne fonctionnent pas comme on aurait voulu alors que les thématiques sont belles et la manière de les traiter réussie. Ils m’ont dit que ce n’était pas grave, qu'il y a des sujets qui fonctionneront moins que d’autres, mais il faut être présente par exemple sur le mariage gay, sur les violences à l’école... Il faut toujours s’interroger sur ce qu’on a apporté au téléspectateur. Si on l’a enrichi, c’est déjà beaucoup de gagné.

 

Zone interdite est devenue une vraie marque de fabrique, est-ce qu'il est facile d’y mettre sa patte ?

Je ne me suis pas dit «j’accepte ce magazine pour y apporter ma patte». En revanche ce que je me suis dit - évidemment je suis journaliste, je ne suis pas speakerine ni potiche  (d’ailleurs aucun de mes prédecesseurs ne l’a été) - c’est que je pouvais apporter peut-être mon regard, une certaine empathie qui est dans ma personnalité.  J’ai tenu aussi à aller de plus en plus en immersion, en apportant toujours une plus value à ce qu’on venait de voir.

Quelle est l’ambition de la soirée spéciale ?

Montrer comment le magazine a suivi les évolutions de la société pendant vingt ans, sur la famille, sur la vie sexuelle, sur la délinquance, la délinquance routière… Montrer qu’on a accompagné au plus près tous ces phénomènes. Montrer aussi qu’on a eu un ton très tôt, qu’on a eu des témoignages bouleversants et montrer qu’aujourd’hui encore ce magazine reste prescripteur car souvent au lendemain des enquêtes on s’attache à des témoignages que l’on a eus.

Montrer aussi que nos regards sont transversaux, qu’on a touché plusieurs générations et qu’on a su évoluer avec notre temps. On a donné la parole à de grands témoins, d’une manière un peu événementielle ce qu’on a pas l’habitude de faire dans Zone interdite - parfois à la limite du people puisque je suis allée rencontrer Naomi Campbell - mais pas pour le fun, mais parce que cela avait du sens.

En ce qui concerne Naomi Campbell c'est un top model des années 90 qui peut nous dire aujourd’hui ce qui en vingt ans a changé dans la mode, ce qui a évolué en mieux, en moins bien... C’était aussi une manière de donner un peu de relief à cette émission avec des témoignages  de personnalités légitimes et qui s’expriment habituellement très peu.

 

Vous animez les mi-journées du week-end sur Europe 1. La station  va bientôt vous confier sa tranche quotidienne de midi, ce changement de rythme est-il compatible avec Zone interdite ?

Oui, c’est tout à fait compatible, et j’ai tenu à ce que ce le soit. Mes patrons ont été exemplaires à ce sujet. Il était hors de question pour moi d’abandonner ni Europe 1, ni M6. Je continuerai à m’impliquer à 100% pour les deux.

 

Fêter les vingt ans d'une émission est-ce émouvant ?

Je suis très fière de présenter cette émission pour les 20 ans. Cela arrive un peu par hasard pour moi et en même temps porter ça est absolument magnifique.

Je me rends compte combien ce magazine m’a touchée, combien il a aidé des hommes et des femmes à aller mieux. Ce n’est pas sa vocation première, mais j’ai rencontré par exemple une femme dont la vie a été brisée par un accident de la route, qui témoigne sur les chauffards avec dignité, sans aucune rancoeur violente et qui en même temps a eu besoin de la télé pour passer un message fort de responsabilité.

Elle a par la suite reçu beaucoup de messages de solidarité. Elle va maintenant en vacances chez un couple qui lui avait écrit au moment de la diffusion du reportage, et j’ai trouvé ça très beau. On m’a appris  que cette chaîne de solidarité se mettait souvent en place dans des émissions très humaines. Si au moins ce magazine a aidé quelques dizaines de personnes à aller mieux, c’est déjà énorme. 

Zone interdite, émission spéciale 20 ans, M6 dimanche à 20h50

 

Zone Interdite fête ses 20 ans dimanche

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