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A. Caron: "un poste en or pour quelqu’un qui aime la liberté de parole"

Aymeric Caron, nouveau chroniqueur de l'émission On n'est pas couché Aymeric Caron, nouveau chroniqueur de l'émission On n'est pas couché[E.VERNAZOBRES/FTV]

Pour cette nouvelle saison d’On n’est pas couché sur France 2, Aymeric Caron prend la suite d’Audrey Pulvar, partie sur D8. Aux côtés de Natacha Polony, l’ancien grand reporter devenu journaliste à I-télé ou Europe 1 endosse cette fois le rôle du polémiste.

 

Comment se passe cette rentrée ?

Tout va très bien ! J’ai été chaleureusement accueilli par Laurent Ruquier, Natacha Polony et la productrice, Catherine Barma. L’ambiance de travail est détendue et agréable même si, c’est vrai, nous travaillons beaucoup et qu’une certaine pression existe autour de cette émission très suivie.

 

Comment Laurent Ruquier vous a-t-il recruté ? On dit qu’il vous a remarqué lors d’un échange musclé avec Nadine Morano à l’époque où vous travailliez sur I-Télé…

Laurent dit qu’il m’a embauché pour ma pugnacité. Il connaissait en effet mon travail sur Europe 1 et I-télé. Quand il a su qu’Audrey Pulvar allait partir de l’émission, le hasard du calendrier a fait que Nadine Morano était à ce moment là dans l’actualité, il a alors repensé à moi.

 

Qu’est-ce qui a motivé votre décision de participer à ce genre d’émission ?

Etre chroniqueur polémiste chez Laurent Ruquier ne se refuse pas ! C’est un poste en or pour quelqu’un qui aime la liberté de parole et la pratique d’interviews de fond. A la télévision, il existe très peu d’espace aujourd’hui pour faire cela.

 

A-t-on pu vous demander d’aller jusqu’au clash ?

Aucunement mais dans la plupart des émissions où l’on interviewe des personnalités, les journalistes ont rarement le temps, l’opportunité d’aller si loin. Je ne veux pas dire qu’à On n’est pas couché, on s’autorise à être méchants, mais on peut pousser davantage nos interviews.

 

Comment définiriez-vous votre style ? Faut-il faire des concessions quand on intervient dans un duo, comme c’est le cas ici avec Natacha Polony ?

Il y a des ajustements à faire, c’est certain car avec Laurent et Natacha, nous sommes trois à poser des questions à l’invité et à l’intérieur même de ce trio, je forme un binôme avec Natacha. Je dois donc essayer de trouver ma place, j’avoue que ce n’est pas toujours évident mais finalement très enrichissant. Quand on est seul face à un invité, on peut définir le cheminement de l’interview à l’avance. Là, ce trio m’oblige à une plus grande réactivité, plus d’improvisation. Quant à mon style, je n’ai pas assez de recul pour le définir… Mais je dirais que mon travail consiste à tout faire pour obtenir des réponses à mes questions. Mais Natacha fait la même chose, il me semble. Et parfois, on doit se donner beaucoup de mal avec certains invités qui peuvent être tentés de fuir certaines questions.

 

Parlez-vous entre vous des sujets avant l’émission ? Vous répartissez-vous certains sujets en fonction de vos centres d’intérêt ?

On ne se répartit rien, cela se fait naturellement et on découvre nos avis en direct. Je suis conscient de ne pas pouvoir être cultivé dans tous les domaines, de découvrir certains univers. Je le faisais déjà à Europe 1 et I-Télé mais là, je passe à une puissance supérieure avec plus d’invités et les interviews sont plus fouillées. Si j’ai évidemment des sujets de prédilection – j’aime beaucoup la musique, la politique étrangère, l’environnement ou la littérature - , j’essaye de jouer la transversalité. On ne me demande pas d’être sur le plateau en tant que spécialiste mais en tant que journaliste. Je suis un touche à tout sans avoir l’immodestie de penser que mes mots soient parole d’évangile ! Je prétends juste à une certaine curiosité et une honnêteté intellectuelle.

 

Est-ce qu’Audrey Pulvar a pu vous donner quelques conseils ?

Je n’ai pas eu de contact particulier avec elle car Laurent ne souhaitait pas retrouver un clone d’Audrey Pulvar, Eric Zemmour, Eric Naulleau ou Michel Polac. D’ailleurs, quand on regarde tous les candidats qui se sont succédés, on voit bien qu’ils ont tous des approches différentes. Et si certains polémistes peuvent être certes une source d’inspiration, je cherche avant tout ma propre voie.

 

Est-ce que l’exposition médiatique de l’émission a pu vous faire peur ?

Je n’ai en tout cas pas fait mon choix en fonction de cette exposition, je n’y pense pas vraiment car je me concentre sur mon travail. Je peux juste me réjouir que ce programme soit regardé tout en ressentant une certaine pression pour tenter d’être à la hauteur des enjeux de cette émission.

 

Vous avez un parcours plutôt atypique. Qu’est-ce qui motivent vos choix de carrière ?

L’enthousiasme guide mes choix. Quand j’étais reporter de guerre (lire la biographie d'Aymeric Caron), l’idée que mes sujets pouvaient être utiles à quelque chose, même s’ils représentaient une infime goutte d’eau, me motivait. Mon travail est aujourd’hui tout aussi passionnant : avoir la possibilité d’aller au fond des choses avec des hommes politiques ou des auteurs. C’est parce que j’aime être passionné par mon travail que j’ai ce parcours diversifié. Lorsque j’avais fait le tour d’un sujet ou que le contexte qui ne me permettait plus de faire ce que j’aimais, qu’il n’y avait plus d’épanouissement dans mon travail, je suis à chaque fois parti. Etre journaliste, c’est avoir conscience d’une certaine dimension que l’on veut donner à son travail. Et quitter une rédaction lorsque l’on est journaliste n’est pas négatif ! Quand on n’est plus en accord avec une ligne éditoriale, il faut partir. J’ai besoin de ça pour me sentir vivant dans mon travail.

On n'est pas couché, France 2, tous les samedis soirs vers 23h.

 

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