Thierry Roland n’était pas à proprement parler un ami, car je ne le voyais pas en dehors des émissions, mais il m’a accompagné, d’abord enfant, en tant que téléspectateur, puis, depuis quinze ans, il a toujours répondu présent sur mes différents plateaux.
Contrairement à d’autres, il ne m’avait pas tourné le dos dans mes moments difficiles, après ma période TF1. Incarnation du football à la télé, il était la voix qui accompagnait les Bleus depuis 57 ans et, surtout, un homme attachant, simple et sympa. Lorsqu’il était dans la tourmente après certaines petites phrases, je ne lui en ai jamais vraiment voulu, car ce qui l’animait avant tout c’était la passion. Il se lâchait au micro comme il l’aurait fait avec des amis, dans son salon, face à la télé. Thierry savait très bien que je n’étais ni un passionné, ni un professionnel du foot, et il s’en amusait et me chambrait là-dessus.
Il y a seulement quinze jours, Thierry Roland était encore en direct dans Morandini !. A la fin de l’émission, nous avions fait une photo souvenir. Il avait insisté pour que Cécile de Ménibus la lui fasse parvenir à son domicile. «C’est votre dernière saison ici, alors je veux cette photo en souvenir», nous avait-il dit. Il nous avait alors donné son adresse personnelle, car il voulait la photo sur papier. Thierry était inquiet pour mon avenir, attentif et souriant. Pourtant, c’est surtout nous qui aurions dû nous faire du souci pour lui, mais nous n’en savions rien.