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La semaine de Philippe Labro : la passion des livres, l’amour en chansons

Philippe Labro, écrivain, cinéaste et journaliste.[THOMAS VOLAIRE]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour Direct Matin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

 

MARDI 7 AVRIL

Remise, dans le hall d’un hôtel de la rive gauche à Paris, des insignes de chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres à François Busnel. L’atmosphère est bruyante et gaie. Il y a du monde : des patrons de chaînes de télévision, des écrivains, éditeurs, journalistes. Busnel, à tout juste 45 ans, est l’auteur et le responsable du seul rendez-vous du livre à la télévision.

Tous les jeudis soirs, sur France 5, pendant plus d’une heure, sa Grande librairie accueille celles et ceux qui écrivent, et ceci à une heure à peine raisonnable, puisque, à 20h40, habituellement, on ne parle plus beaucoup de livres sur les chaînes. Au début de sa septième saison, l’émission a trouvé et fidélisé un large public. 450 000 spectateurs en direct – et presque autant d’autres en podcast. Récemment, grâce à une initiative qui posait la question : "Quel livre a changé votre vie ?", le résultat de cette interrogation a attiré plus de 1 200 000 spectateurs. En tête arrivait Le Petit Prince, mais, dans les vingt premiers, on trouve des surprises : Le Seigneur des anneaux de Tolkien, par exemple.

Avec son goût des mots, sa capacité à interroger, la vivacité avec laquelle il aborde les auteurs, Busnel s’est forgé une réputation telle qu’elle laisserait croire qu’il a fait ça toute sa vie. Or, avant de lire, et d’interroger, Busnel a vécu un parcours original. A 20 ans, en novembre 1989, c’est la chute du mur de Berlin. Avec un ami, sans hésiter, les deux garçons foncent en train et arrivent très tôt pour se plonger au milieu de cette nuit folle, historique, qui va transformer l’Allemagne, et l’Europe. Le jeune Busnel envoie son témoignage à RFI, qui le diffusera. A partir de là, dit-il : "J’ai su que c’était pour moi, du journalisme."

Il va parcourir l’Afrique, la Turquie, ira en Irak, découvre ce qu’on appelle "le terrain". A 25 ans, il décide de changer : ce qui compte, ce sont les livres. D’émission en émission jusqu’à la direction du magazine Lire et une chronique dans L’Express, Busnel va officier trois ans à Direct 8 (Les livres de la 8, 157 numéros avec, dit-il, la "confiance totale" de Vincent Bolloré) pour enfin créer et imposer, sur France 5 La grande librairie. Une belle histoire, un beau chemin.

Cela m’a fait plaisir d’avoir le privilège de lui remettre cette médaille. Mais le meilleur moment aura été un pastiche de Cyrano de Bergerac réécrit par Christophe Barbier, sur le fameux thème des "non merci" et qui se terminait par : "Se dire que la gloire est toujours éphémère, Que comme un papillon happé par la lumière, On peut devenir fou à force d’audimat, Se retrouver out, K.-O., échec et mat. Sauf si l’on s’est voué à la littérature, Et que l’on peut songer, sans doute, sans rature, En lisant sous un saule, un chêne ou un tilleul, Qu’avec un bon bouquin, l’homme n’est jamais seul !"

 

JEUDI 9 AVRIL

Pour prendre un peu d’avance sur l’actualité, il faut déjà noter qu’à partir du 14 avril, à la Bibliothèque nationale de France, à Paris, une grande exposition, à l’occasion du centenaire de sa naissance, va être consacrée à Edith Piaf. On annonce des centaines de documents – beaucoup inédits –, photos, lettres, objets souvenirs, dont la fameuse petite robe noire. On y redécouvrira, aussi, ce que parfois, on oublie, que c’est Piaf qui a souvent écrit ses propres textes. La petite fille à la voix unique, qui faisait la quête dans les cafés, est devenue une des plus populaires et des plus célèbres personnalités françaises. Nul besoin de faire des paris sur le succès à venir. On va entendre du Piaf encore longtemps, et c’est une chance. 

 

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