Si les Japonais ont fêté la victoire de la candidature de Tokyo pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2020, Kohei Jinno, lui, rumine. Il va être expulsé pour édifier le nouveau stade. Un malheur qu'il a déjà éprouvé en 1964, quand Tokyo avait accueilli les XVIIIe Olympiades.
"Au fond de moi, j'en veux aux JO" a confié Kohei Jinno, un honorable septuagénaire japonais au Japan Times. L'homme a de bonnes raisons de nourrir ce ressentiment à l'égard du comité olympique. Car en décidant d'attribuer les JO de 2020 à Tokyo, le comité a tout simplement signé l'expulsion définitive de son logement.
A ceci près que c'est la deuxième expulsion qu'il subit à cause des JO en moins de 50 ans. En effet, lors des JO de 1964 qui se tenaient déjà à Tokyo, Kohei Jinno avait été délogé de sa maison. A l'époque sa maison et son commerce avaient été détruits pour laisser place au parc olympique entourant le stade principal.
Aujourd'hui, il est prié de céder son terrain pour la reconstruction et l'agrandissement des lieux d'ici à 2020. Kohei Jinno devra donc quitter l'appartement qu'il habite depuis 1966 et son bureau de tabac.
En compensation, la ville lui offrira un appartement dans un bâtiment municipal. Mais Kohei Jinno apréhende ce moment-là. "Il est possible que j'aille dans un endroit où il sera impossible d'ouvrir un bureau de tabac. Dans ce cas, je perdrai ma raison de vivre", affirme-t-il.
Selon lui, les sommes dépensées pour les JO seraient bien plus utiles dans le nord-est du pays, ravagé par le tsunami de 2011.
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