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Pourquoi les motards manifestent-ils partout en France ce week-end ?

La FFMC a déposé deux recours devant le Conseil d'Etat pour forcer le gouvernement à travailler sur des mesures alternatives. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Partout en France, des milliers de motards ont manifesté ce samedi 13 avril contre la mise en place du contrôle technique pour les deux-roues. Ils ont appelé au boycott des centres qui le pratiqueront à partir du 15 avril.

«Inutile, coûteux, injuste» : la Fédaration française des motards en colère (FFMC) ne manque pas d'adjectifs péjoratifs pour qualifier le nouveau contrôle technique des deux-roues motorisés (CT2RM), qui doit être lancé à partir du 15 avril. Pour protester contre cette mesure à laquelle ils s'opposent, des milliers de motards ont manifesté dans toute la France ce samedi.

A Paris, ils étaient 10.000, selon la FFMC contre 7.000 d'après le ministère de l'Intérieur. En tout, 38.000 motards ont fait entendre leur mécontentement, de Rennes à Toulouse en passant par Bordeaux. Ce dimanche, d'autres rassemblements sont prévus, notamment à Marseille. 

deux recours déposés

L'instauration d'un contrôle technique pour les deux roues fait l'objet d'une directive européenne datant de 2014, qui est déjà mise en place presque partout sur le continent. Mais, en France, la mesure est contestée par de nombreux motards. Un premier décret d'application avait été pris par le gouvernement en 2021 mais Emmanuel Macron l'avait enterré dès le lendemain, soucieux de ne pas «embêter les Français».

Finalement, la mesure a été confirmée en octobre 2023 et, depuis, la FFMC ne désarme pas. La Fédération a notamment appelé les motards à dénoncer les centres qui pratiquent le contrôle technique des motos et à les boycotter également quand ils ont une voiture.

D'après le délégué général de la FFMC, Didier Renoux, les accidents impliquant des deux-roues sont plus souvent dûs à l'état de la chaussée qu'à celui du véhicule. Il a par ailleurs affirmé auprès de l'AFP que le CT2RM ne réduirait ni le bruit ni la pollution puisqu'il suffira à «celui qui se sait en défaut» de «se mettre en conformité au moment où il présente son engin», en remettant un pot d'échappement d'origine, par exemple.

La FFMC a déposé deux recours devant le Conseil d'Etat pour forcer le gouvernement à travailler sur des mesures alternatives. L'association avait notamment formulé une requête en référé suspension afin que la mise en place du CT2RM soit stoppée en attendant la décision de justice.

Le Conseil d'Etat a toutefois jugé qu'il n'y avait pas un caractère d'urgence à suspendre les textes mettant en oeuvre ce dispositif et a rejeté cette requête ce mercredi 10 avril. La décision de fond, concernant le recours juridique contre la mise en place du contrôle technique, est quant à elle attendue «dans quelques mois».

Une amende de 135€ pour les réfractaires

Près de 2,5 millions de véhicules de catégorie L, soit les scooters, motos, tricycles ou voiturettes, sont appelés à passer le premier contrôle technique réglementaire dès 2024, les premiers concernés étant ceux immatriculés avant 2017. Ceux qui refuseront de le faire s'exposent à une amende de 135 euros ou une immobilisation du véhicule.

D'après les chiffres de Mobilians, l'organisation des professions de la distribution et des services automobiles, près de la moitié des centres de contrôle, soit 3.000 contrôleurs, sont déjà prêts à examiner les véhicules de catégorie L. Ces professionnels ont pour cela suivi une formation spécifique de 33 heures, dont 7 heures exclusivement dédiées à la manipulation des véhicules.

Les deux-roues devront passer par 78 points de contrôle, soit un peu moins que les voitures, et 87 points de défaillances majeures impliqueront une contre-visite dans les deux mois. Le contrôle du bruit mais aussi du bridage du véhicule, souvent contourné par les scooters, ne seront effectifs qu'à l'été 2025.

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