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Uniformes des fonctionnaires : une proposition de loi pour relocaliser 50% de la production déposée ce mercredi

Antoine Vermorel-Marques va déposer une proposition de loi pour produire «au moins 50% des uniformes de tous les fonctionnaires et écoliers français en France ou en Europe, d’ici à cinq ans».  [@STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Le député LR de la Loire, Antoine Vermorel-Marques, va déposer ce mercredi une proposition de loi pour inciter l’État à relocaliser au moins 50% de la production des uniformes qui équipent les fonctionnaires et les écoliers français.

Des uniformes made in France. Alors que sept millions de Français, dont deux millions de fonctionnaires, sont équipés de vêtements professionnels ou d’uniformes, ces derniers sont, pour la grande majorité, produits en dehors des frontières européennes, souvent au Pakistan ou au Bangladesh. Un manque à gagner pour l’État qui induit des problématiques humanitaires et environnementales, selon le député des Républicains Antoine Vermorel-Marques, qui souhaite contraindre l’État à relocaliser la production de ces tenues. 

Le récent «scandale» des uniformes scolaires fabriqués au Bangladesh est «l’arbre qui cache la forêt», selon Antoine Vermorel-Marques qui entend «faire la lumière sur la provenance de l’ensemble des uniformes de nos policiers, gendarmes, médecins, qui n'ont souvent aucune étiquette d'origine», a-t-il déclaré au Figaro. Payés sur fonds publics pour la grande majorité d’entre eux, ils sont «quasi-systématiquement fabriqués en dehors de l’Union européenne, où leurs coûts de production sont plus attractifs», selon le député. 

Se servant de l’exemple des masques pendant la période de la crise sanitaire, dont le gouvernement a réussi à imposer la relocalisation, Antoine Vermorel-Marques va ainsi déposer ce mercredi une proposition de loi pour produire «au moins 50% des uniformes de tous les fonctionnaires et écoliers français en France ou à minima en Europe, d’ici à cinq ans». 

Quadruple enjeu 

Et pour cause, produire en France ou en Europe répondrait à la fois à un enjeu de souveraineté, pour ne pas risquer d’être dépendant d’un pays avec qui les relations pourraient se ternir pour diverses raisons, mais aussi à un enjeu environnemental, pour réduire l’empreinte carbone de la production et de l’importation d’uniformes en provenance d’Asie.

Cela répondrait également à un enjeu humanitaire, lorsque l’on sait que certains pays spécialisés dans la production de textile ne respectent pas les législations, notamment concernant le travail des enfants, et enfin à un enjeu économique, puisque relocaliser une telle industrie permettrait de créer des emplois et de rapporter des recettes fiscales. 

Rien que concernant les uniformes scolaires, si la mesure devait se généraliser, il faudrait fournir environ 12 millions de tenues. Selon les calculs effectués par les industriels, en cas de production française, cela pourrait créer 24.000 emplois et générer 2 milliards d'euros de chiffres d'affaires. Par ailleurs, il y a deux ans, Emmanuel Macron s'engageait à faire produire la tenue de nos 100.000 policiers en France. Un choix qui pourrait également rapporter de l’argent dans les caisses, à l’heure où le déficit public de la France se creuse

Faire confiance aux entreprises

Selon le député, les Jeux olympiques montrent que «quand la France veut, la France peut !». En effet, 53% des uniformes des bénévoles seront ainsi fabriqués en France. «Mais l'enjeu c'est que les JO, comme le Covid-19, ne soient pas des parenthèses de notre histoire industrielle. Si les prix sont justes et les contrats donnés pour un temps long, les chefs d'entreprises français peuvent sans aucun problème fournir 100% des besoins de notre fonction publique», a déclaré Antoine Vermorel-Marques pour Le Figaro. 

«Qu'un Français achète du Made in China avec son argent relève de sa propre responsabilité, mais que l'État utilise nos impôts pour détruire nos emplois, polluer la planète et tout importer, cela relève du scandale économique. On ne peut pas demander aux Français de faire l'effort d'acheter local si l'État ne donne pas l'exemple», a conclu Antoine Vermorel-Marques. 

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