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Aliments transformés : sandwichs, plats préparés… L'UFC-Que choisir alerte sur le manque de transparence sur leur origine

L'UFC-Que Choisir a étudié quelque 243 références de produits transformés de grandes marques. [DENIS CHARLET / AFP]

L’association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir a publié ce jeudi une nouvelle étude alertant sur la grande opacité qui règne sur l’origine des ingrédients des produits transformés et autres plats préparés. Elle plaide pour que leur mention soit obligatoire.

D’où viennent les produits utilisés pour la préparation des conserves et des plats préparés, que l’on retrouve dans les rayons de nos supermarchés ? Malgré une lecture scrupuleuse des étiquettes, cette question reste souvent sans réponse, regrette l'UFC-Que Choisir

L’association de protection des consommateurs alerte sur ce manque de transparence, et a publié ce jeudi une nouvelle étude, selon laquelle l’opacité sur l’origine des produits règne sur 69% des aliments transformés qu’elle a étudiés. «47 % d’entre eux n’ont aucune origine mentionnée et 22 % une origine purement générique avec des mentions floues du type "origine UE" ou "non UE"», a notamment détaillé l’association. 

L'UFC-Que Choisir a étudié quelque 243 références de produits transformés de grandes marques, que l’on retrouve très régulièrement dans les rayons, notamment des plats préparés, des conserves, des charcuteries, des sandwichs ou encore des salades, ce qui représentant au total «484 ingrédients principaux carnés (bœuf, porc, volaille) et végétaux (céréales et légumes)». 

L’absence de mention sur l’origine des ingrédients diffère selon le type de produits. Le manque d’information est notamment très important pour les céréales et les légumes (84%), et pour la volaille (64%). Les mentions sont plus courantes pour le porc ou le bœuf, avec respectivement 38% et 32% d’absence d’informations sur leur origine. 

«French Washing»

Parmi les marques étudiées par l’association, certaines font toutefois figure de bonnes élèves, notamment Marie et Bonduelle. En revanche, d’autres marques, notamment Fleury Michon, Cassegrain, Sodebo ou William Saurin sont encore trop peu transparentes sur l’origine de leurs produits.

«Pire, quelques marques n’hésitent pas à pratiquer ce qui pourrait être qualifié de "french washing" pour certains produits, comme Fleury Michon qui met en avant son caractère familial et vendéen depuis 1905 ou Sodebo qui se targue d’être une entreprise française sur un fond tricolore et qui vante ses ateliers situés dans une commune à consonance champêtre, alors même qu’aucune indication n’est donnée sur l’origine française des ingrédients utilisés pour ces produits», a dénoncé l’UFC-Que Choisir. 

Pour faire face à cette problématique, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, a lancé courant mars la démarche «Origine-Info», pour favoriser une plus grande transparence sur l’origine des produits transformés. Un cahier des charges doit être établi d’ici mai 2024, ainsi qu’un logo, pour une expérimentation d’ici à l’été. 

L'origine du produit, un critère important 

Toutefois, l'UFC-Que Choisir regrette que ce futur dispositif ne soit que sur la base du volontariat. «Au regard de l’impact sanitaire et environnemental de l’origine des ingrédients et afin de permettre aux consommateurs de comparer les produits et de les acheter en toute connaissance de cause, l’UFC-Que Choisir demande à Olivia Grégoire de rendre obligatoire «l’Origine-info», comme le permet le règlement européen encadrant l’étiquetage des aliments, et de le faire figurer sur la face avant des emballages alimentaires.»

L’association a notamment rappelé le scandale des lasagnes à la viande de cheval roumain ou canadien qui avait éclaté en 2019, alors qu’elles étaient commercialisées sous l’étiquette «pur bœuf». Une plus grande transparence sur l’origine des produits permettrait d’éviter ce type de fraude, selon l’organisme. 

Par ailleurs, l’origine des produits est devenue un critère important pour les Français lorsqu’ils font les courses. Selon un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS publié en janvier, plus de la moitié (51 %) des Français estiment que l'origine des produits est le facteur le plus important lors des courses alimentaires, devant le prix (41%). 

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