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Brevet des collèges : fin des notes gonflées, diplôme obligatoire pour la seconde, classe spécifique en cas d'échec... Tout ce qui va changer

En déplacement dans un collège de Chartres jeudi avec la ministre de l'Education Nicole Belloubet, Gabriel Attal a annoncé une révolution concernant le brevet. [GUILLAUME SOUVANT/AFP]

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé la fin des «correctifs éducatifs» du brevet dans le cadre du «choc des savoirs». La notation pour cet examen sera ainsi moins souple dès la rentrée 2024 et le diplôme sera obligatoire pour entrer en seconde.

Longtemps perçu comme un premier examen de l’enseignement secondaire facile à obtenir, le brevet va changer de visage dès la prochaine année scolaire. En déplacement dans un collège à Chartres (Eure-et-Loir) jeudi dernier avec la ministre de l'Education Nicole Belloubet, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une révolution concernant le brevet, avec une refonte en profondeur de l’examen et de son système de notation.

Désireux d’emmener avec lui la «cause de l’école» à Matignon après avoir occupé le poste de ministre de l’Éducation, il a ainsi détaillé un plan intitulé le choc des savoirs».

Un arrêté, publié dimanche 17 mars au Journal Officiel sous son impulsion, a entériné cette stratégie défendue depuis plusieurs mois par Gabriel Attal.

La fin des notes gonflées au brevet

Gabriel Attal a d’abord évoqué la fin des «correctifs académiques» pour le brevet, à savoir le fait de «gonfler artificiellement les notes des élèves» afin d’obtenir «un certain niveau de réussite au brevet». Pour illustrer son propos, il a mis en avant les données collectées dans plusieurs départements français faisant état de «5 à 15 points de réussite qui étaient artificiellement gonflés». 

Le Premier ministre a ainsi confirmé que «le taux de réussite cette année va baisser de manière importante» puisque cette mesure devrait entrer en vigueur dès la prochaine rentrée scolaire. Pour rappel, plus de 756.000 élèves ont obtenu le brevet en 2023, soit un taux de réussite de 89,1% en hausse de 1,4 point par rapport à l’an dernier.

Un brevet obligatoire pour entrer en seconde 

Dès 2023, alors qu’il occupait encore le poste de ministre de l’Éducation, Gabriel Attal avait avancé l’idée d’un passage en seconde conditionné à l’obtention du brevet.

«Les élèves en difficulté et qui n'obtiendront pas leur brevet ne feront pas leur entrée en seconde l'année suivante, mais rejoindront une classe 'prépa lycée' pour consolider leur niveau», avait alors annoncé ce dernier le 5 décembre dernier.

Pour les élèves qui échoueraient lors du passage du brevet, la classe «prépa lycée» leur permettra dorénavant de «rattraper leur retard» avant d’entrer au lycée, selon Gabriel Attal. L’arrêté pris ce dimanche a précisé que cette classe «a pour objectif de confirmer l’orientation des élèves et de les préparer à la poursuite de leur scolarité dans une classe de seconde sous statut scolaire».

Cette réforme va ainsi faire du brevet un examen de passage entre le collège et le lycée, ce qui représenterait une première dans l’histoire de l’examen en France. Dès la rentrée prochaine, «dans chaque département, un ou plusieurs lycées» seront «identifiés par le recteur d’académie pour mettre en place» une de ces classes, dans le cadre d’une «phase pilote», selon le décret.

Des groupes de niveau au collège

Le texte paru au JO dimanche a validé un ensemble de mesures défendues depuis plusieurs mois par Gabriel Attal dans le cadre du «choc des savoirs». La première d'entre elles étant celle de groupes «constitués en fonction des besoins des élèves» en mathématiques et en français pour chaque classe du collège. Cette mesure entrera en vigueur dès la rentrée prochaine pour les classes de sixième et de cinquième puis en 2025 pour les classes de quatrième et de troisième.

Les regroupements en classe entière dans ces deux matières pourraient aller «jusqu’à dix semaines au cours de l’année», selon les dires du Premier ministre. Il a ajouté que la composition des groupes sera «réexaminée au cours de l’année scolaire, notamment à l’occasion des regroupements, afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves».

Annoncée le 5 décembre dernier par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation, cette mesure a largement été contestée par le corps enseignant, qui a évoqué un risque de «tri» des élèves.

Gabriel Attal avait pourtant justifié cette proposition faite en 2023 par la nécessité de relancer «l’ascenseur scolaire au collège (…) L’organisation actuelle du collège fait qu’entre la 6e et la 3e, les écarts de niveau entre les élèves ne se résorbent pas», avait conclu celui qui occupait alors le poste de ministre de l’Éducation.

LE pouvoir du corps enseignant renforcé pour le redoublement

Le texte publié dimanche au Journal Officiel a aussi renforcé le pouvoir du corps enseignant concernant le redoublement à tous les niveaux de la scolarité, comme le souhaitait Gabriel Attal. Dès la fin de la prochaine année scolaire, ce sera désormais les professeurs et non plus les familles qui auront le dernier mot à ce sujet.

Dans les écoles maternelles et élémentaires, le redoublement pourra être «décidé» et non plus seulement «proposé» par le conseil des maîtres. En cas d’avis défavorable des parents de l’élève concerné, ces derniers disposeront d’un «délai de quinze jours pour former un recours», supprimant ainsi de facto le délai de quinze jours pour «donner une réponse» comme c’est le cas actuellement.

Au collège et au lycée, le redoublement pourra «être décidé par le chef d’établissement», et non plus «à titre exceptionnel», à l’issue de l’avis du conseil de classe et d’une discussion entre l’élève et ses parents. 

L’arrêté a aussi indiqué que les élèves en difficulté pourront désormais participer «à des stages de réussite organisés lors des vacances scolaires dans la limite de trois semaines par an» dispensés des professeurs volontaires dans certains établissements scolaires.

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