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«Il faut accueillir une partie des mineurs de Mayotte dans l'Hexagone», plaide Manuel Bompard

Face à la crise sociale touchant Mayotte depuis plusieurs semaines en raison de l’immigration massive venue des Comores, Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise, a préconisé d’accueillir une partie des mineurs de l’île dans l'Hexagone.

Une proposition qui devrait faire grincer des dents au sein de l'opposition. Invité de La Matinale sur CNEWS ce lundi, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a réagi à la crise sociale et sécuritaire qui secoue Mayotte depuis le 22 janvier dernier.

Il a appelé à suivre une partie des demandes formulées par le collectif citoyen de Mayotte, notamment celle visant à accueillir certains mineurs en France métropolitaine.

«J’écoute les revendications qui sont portées par le collectif citoyen de Mayotte. Premièrement, on met fin au visa territorialisé parce qu’on ne laisse pas les Mahorais seuls face à ces problèmes d’immigration. Deuxièmement, on accueille une partie, notamment des mineurs qui traînent aujourd’hui dans la rue à Mayotte, dans l’Hexagone», a estimé le coordinateur de LFI.

«L’ensemble des mineurs dans la rue ne sont pas des criminels»

Questionné au sujet de la déclaration faite par la députée UDI Estelle Youssouffa le 5 février dernier sur Franceinfo, qui avait décrit les mineurs mahorais de 10-11 ans comme appartenant aux «bandes criminelles», Manuel Bompard a refusé de faire une généralité.

«L’ensemble des mineurs qui sont dans la rue ne sont pas des criminels. S’il y a des criminels, ils doivent être arrêtés, jugés et condamnés. Voilà comment on traite la situation criminelle», a affirmé ce dernier.

La justice, la sécurité, l’éducation et la santé au cœur des préoccupations 

Il a ensuite listé bon nombre de problématiques majeures rencontrées sur l’île d’un point de vue institutionnel. «Le collectif des citoyens de Mayotte, avec lequel je précise que je ne suis pas d’accord avec toutes les revendications, dit qu’il y a un problème de moyens humains dans le système judiciaire à Mayotte. Cela fait que les procédures durent extrêmement longtemps et que les bandes criminelles dont vous êtes en train de parler ne sont pas jugées», a d’abord ciblé Manuel Bompard.

«Ils demandent davantage d’effectif dans la gendarmerie pour pouvoir faire en sorte de garantir la sécurité sur l’île. Ils demandent un plan de deux milliards d’euros d’investissement dans le service public, dans l’éducation et dans la santé», a finalement conclu le coordinateur de La France Insoumise.

GÉRALD DARMANIN ANNONCE LA SUPPRESSION DU DROIT DU SOL À MAYOTTE

Gérald Darmanin a annoncé dimanche à Mayotte une révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol sur l'île de l'océan Indien. «Il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas soi-même enfant de parent français», a assuré le ministre de l’Intérieur. Il a précisé que cette décision «coupera littéralement l'attractivité» que peut avoir l'archipel mahorais, confronté à une forte pression migratoire.

Le ministre a précisé que la suppression du droit du sol à Mayotte, couplée au durcissement du regroupement familial permis par la loi Immigration votée en décembre, permettront de «mettre fin au visa territorialisé».

Ce dispositif, dont le rôle est d’empêcher les détenteurs d'un titre de séjour mahorais de venir dans l'Hexagone, devrait ainsi être supprimé comme le réclamaient les collectifs d'habitants en colère qui paralysent l'île depuis le 22 janvier.

GÉRALD DARMANIN ÉVOQUE UNE «OPÉRATION WUAMBUSHU 2»

Gérald Darmanin a aussi annoncé ce dimanche que l’État français préparait «une nouvelle opération d'ampleur contre la délinquance et l'immigration illégale», dont le nom devrait être «opération Wuambushu 2».

Elle succéderait ainsi à la première lancée au printemps 2023 avec le déploiement à Mayotte de centaines de policiers et gendarmes supplémentaires pour tarir le flux d'arrivées de migrants des Comores et combattre la délinquance.

Pour rappel, un collectif des «Forces vives de Mayotte» a mis en place depuis trois semaines une série de barrages routiers dans toute l’île afin de paralyser la circulation et de perturber la vie économique du département pour dénoncer l'insécurité et la crise migratoire.

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