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Mort de Robert Badinter : ce procès perdu qui a obsédé sa vie

Robert Badinter a fait de l'abolition de la peine de mort, le plus grand combat de sa vie. [AFP]

Ancien avocat de profession, Robert Badinter était connu pour avoir défendu l'abolition de la peine de mort devant le Parlement. Un combat mené depuis 1972 suite à l'éxecution de Roger Bontems, à l'issue d'un procès perdu et qui l'a longtemps obsédé.

«Je me suis juré, ce matin-là, que toute ma vie je combattrai la peine de mort», racontait-il dans un entretien avec l'AFP en 2021. Ancien avocat de profession, Robert Badinter a vu sa vie marquée par l'affaire Bontems, un homme condamné à l'éxecution capitale sans avoir été reconnu coupable de meurtre, et qu'il a défendu corps et âme. Un combat qu'il a perdu et dont il ne s'est jamais remis. 

En 1971, à l'infirmerie de la maison centrale de Clairvaux, deux détenus, Claude Buffet et Roger Bontems, prennent en otages une infirmière et un gardien qui seront retrouvés égorgés plusieurs heures plus tard. Durant le procès, il est établi que l'auteur des meurtres n'est autre que Claude Buffet, Roger Bontems n'étant que complice de ces crimes. Pourtant, les deux hommes sont condamnés à la peine capitale par la cour d'assises. 

le combat de sa vie 

Alors âgé de 44 ans, Robert Badinter défend pour la première fois un homme encourant la peine de mort. «On ne peut pas condamner à mort un homme pour répondre seulement à la loi du talion : un mort pour un mort», plaide l'ancien socialiste pendant le procès. L'avocat âgé de 44 ans à l'époque, cherche alors à obtenir pour son client la grâce présidentielle. Une grâce qu'il n'obtiendra jamais. Georges Pompidou, président de la République au moment des faits, la rejette pour ne pas déplaire à l'opinion publique, majoritairement favorable à la peine de mort. 

Le 28 novembre 1972, Claude Buffet et Roger Bontems sont guillotinés dans la cour de la prison de la Santé à Paris. Une expérience déterminante pour Robert Badinter, qui fit de l'abolition de la peine de mort, le combat de sa vie. Un combat qu'il remportera neuf ans plus tard. Nommé garde des Sceaux en 1981, l'une de ses premières actions législatives a été de demander la fin de la peine capitale en France. Un projet de loi qui sera adopté quelques mois plus tard par le Parlement. La plus grande oeuvre de sa vie. 

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