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Fin de vie : les responsables religieux font de nouveau part de leurs réserves sur la nécessité d'une loi

La fin de vie sera au coeur des questions sociétales en 2024. [Pixabay]

Face à l’imminence de l’arrivée d’un texte de projet de loi sur la fin de vie promis par Emmanuel Macron pour février, les responsables religieux français ont répété ce mardi leur réticence quant à son opportunité.

Le rejet de l’euthanasie. Les responsables des principaux cultes ont réaffirmé ce mardi leur réticence face à une évolution de la loi sur la fin de vie, dans l'attente d'une nouvelle réunion avec le chef de l'État, qui a promis un texte pour février.

«Nous sommes très prudents sur la nécessité d'une loi. La loi Claeys-Leonetti répondait à beaucoup de nécessités, l'enjeu est de la faire vivre davantage», a affirmé Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France, lors d'une conférence de presse.

De son côté, le Grand rabbin de France Haïm Korsia a ajouté, qu'«on a une loi très bien faite, avec un seul défaut : les soins palliatifs ne sont pas assez développés. Mettons-les enfin en place partout et ensuite on verra. On ne peut pas décider que, même dans un cas exceptionnel, on peut donner la mort». 

Avançant un argument religieux, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a pour sa part souligné que «Dieu nous a donné la vie, c'est lui qui décide à quel moment il doit la reprendre», et non pas l’Homme. 

La peur des dérives sur la fin de vie

Les responsables des cultes avaient été reçus en janvier par le président de la République, Emmanuel Macron, qui avait alors promis de les consulter à nouveau. Plusieurs d'entre eux avaient rapporté que le chef de l'État comptait scinder le texte en deux projets de lois, une information ensuite démentie par l'Élysée.

«Le Président nous a bien parlé de deux lois, mais nous voyons qu'il est en train de réfléchir», a déclaré Chems-eddine Hafiz. Fin décembre, Emmanuel Macron avait évoqué la présentation d'un texte de loi «en février», après l'annonce «en janvier» d'un plan de stratégie décennal sur les soins palliatifs.

Le président de la fédération protestante de France, Christian Krieger, a lui plaidé pour des «réponses plus fines» en s'inquiétant de la portée de l'aide active à mourir : il ne faudrait pas «que ce qui est un droit pour les uns devienne presque un devoir de partir pour les autres».

Ainsi, les grandes religions monothéistes prêchent pour une amélioration des soins palliatifs et un accompagnement plus grand des malades en fin de vie, sans pour autant aller à l’encontre du caractère considéré comme sacré de la vie, et se tourner vers l’euthanasie. 

Si les responsables religieux réfutent tout «front uni des religions», ils ont surtout résumé des réflexions développées dans l'ouvrage «Religions et fin de vie» (ed. Fayard), paru en octobre dernier.

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