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Remaniement : pourquoi Gabriel Attal est-il considéré comme «l’arme anti-Bardella» ?

Gabriel Attal est considéré comme le profil idéal pour représenter sa famille politique face à la montée du Rassemblement national, porté par Jordan Bardella. [LUDOVIC MARIN / AFP]

Nommé Premier ministre ce mardi 9 janvier, Gabriel Attal est considéré comme le candidat idéal pour tenter d’endiguer la montée dans les différents sondages du Rassemblement national, présidé par Jordan Bardella, notamment pour les prochaines élections européennes.

Il est la carte maîtresse d’Emmanuel Macron pour faire face au Rassemblement national. Ce mardi 9 janvier, à la suite de la démission d’Elisabeth Borne la veille, Gabriel Attal a été nommé Premier ministre, le plus jeune de la Ve République, à l’âge de 34 ans. Si cette décision a été motivée par la volonté de changement pour le chef de l’État, après les épisodes houleux de la réforme des retraites et du projet de loi immigration, le profil jeune, capable de répondre à la montée du RN présidé par Jordan Bardella, a penché dans la balance lors de la nomination du désormais ancien ministre de l’Éducation nationale.

Selon certaines indiscrétions, Emmanuel Macron souhaitait une figure forte de sa famille politique pour la représenter aux prochaines élections européennes, que ce soit en tête de liste, comme à Matignon pour mener cette bataille. Le nom de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, avait d’ailleurs été cité.

Un profil de gauche et mesures entendues par la droite

Devant la popularité grandissante de Jordan Bardella, Gabriel Attal dispose d’arguments permettant d’élargir la majorité, et ce, des deux côtés. En effet, le passé militant au Parti socialiste, de 2006 à 2016, et de membre du cabinet de la ministre de la Santé sous François Hollande, Marisol Touraine, en 2012, fait du nouveau Premier ministre un interlocuteur potentiel avec les élus de gauche.

Certains d’entre-eux ne partagent cependant pas cette idée. «Une nouvelle ligne ? Non. Une nouvelle majorité ? Non.», a déclaré le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Boris Vallaud, en réaction à la nomination de Gabriel Attal.

Le dialogue s’annonce compliqué avec l’opposition de gauche. Ce mardi, la députée LFI Danièle Obono a d’ores et déjà demandé la démission du nouveau locataire de Matignon sur X.

A droite, les mesures de Gabriel Attal en tant que ministre de l’Éducation nationale, notamment en ce qui concerne l’interdiction de l’abaya, ont été bien reçues du côté de la droite républicaine et du Rassemblement national. Une ligne qui lui permettrait de potentiellement clairsemer cette dite droite, tout en obtenant leurs voix lors de certains votes.

Un ministre populaire

Alors que l’image d’Elisabeth Borne s’effritait de plus en plus, Gabriel Attal est l’un des rares ministres d’Emmanuel Macron à bénéficier d’une opinion favorable. Le 30 décembre dernier, celui-ci était le premier membre du gouvernement à apparaître dans le classement des personnalités préférées des Français du JDD, en se classant à la 57e place.

A droite, Jordan Bardella, président du Rassemblement national était lui la personnalité politique préférée des Français, en se positionnant à la 30e place. Pour le RN, la nomination de Gabriel Attal est prise avec une certaine pointe d’ironie. «Il fait le job, en venant même piller les mesures de notre programme», a considéré le maire de Perpignan Louis Aliot sur RTL, faisant référence au port de l’uniforme dans les établissements scolaires défendu par Gabriel Attal en tant que ministre de l’Éducation nationale.

Du côté de Jordan Bardella, la nomination de Gabriel Attal s’inscrit, selon lui, par la volonté d’Emmanuel Macron de se «raccrocher à sa popularité sondagière pour atténuer la douleur d’une interminable fin de règne». Un duel entre deux idéologies qui s’annonce intense jusqu’aux élections européennes, le 9 juin prochain.

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