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Pas-de-Calais : pourquoi le département est-il toujours inondé, deux mois après l’arrivée des premières tempêtes ?

Depuis novembre 2023, le Pas-de-Calais fait face à des inondations incessantes rendant la situation sur place très tendue. Pour la deuxième journée consécutive, le département a été placé en vigilance rouge aux «crues» par Météo-France en raison d’intenses précipitations ayant touché la région des Hauts-de-France lors du passage de la dépression Henk.

Il faut agir. Ce mercredi 3 janvier, le Pas-de-Calais a été, pour la deuxième journée consécutive, placé en vigilance rouge aux «crues» par Météo-France. Cela fait suite au passage de la nouvelle dépression Henk, arrivée par la Bretagne durant la nuit de lundi 1er à mardi 2 janvier.

Ce même département est également placé en vigilance orange pour «pluie-inondation». Cette énième alerte en seulement deux mois survient alors que le Pas-de-Calais peine à sortir d’une situation catastrophique liée au passage d’au moins six tempêtes depuis novembre 2023.

À l’heure actuelle, «les précipitations devraient se poursuivre jusqu’à ce soir. Des cumuls de l’ordre de 20 à 40 mms (voire localement 50 mms) sont prévus ce jour», a informé le préfet du Pas-de-Calais dans un communiqué. «Concernant les crues, le bassin de l’Aa est maintenu en vigilance rouge. La Liane, la Hem, la Canche, la Lys-Plaine, la Lys-Amont et la Lawe-Clarence demeurent en vigilance orange. Plus de 50 communes sont actuellement impactées par la montée des eaux dans ces bassins», a-t-il ajouté.

Les inondations accentuées par le vent

Ces inondations, qui touchent le Pas-de-Calais, s’expliquent, d’abord, par la géographie des Hauts-de-France.

Culminant à seulement 214 mètres, les Crêtes de l’Artois, plus haut sommet de la région, n’offrent aucune forte pente. Ainsi, comme pendant les récentes tempêtes, notamment Ciaran et Domingos qui ont largement impacté le Pas-de-Calais, l’eau met plusieurs jours à s’évacuer, ce qui favorise la survenue d’inondations. La situation peut, par conséquent, s’empirer à l’arrivée de chaque nouvel épisode.

De plus, comme l’avait évoqué le député LR du Pas-de-Calais, Pierre-Henri Dumont, en novembre dernier, une partie de la région est construite sur un polder : une étendue artificielle de terre gagnée sur l’eau à partir de marais, de lacs ou de zones littorales grâce à un système de wateringues.

Celui-ci, permettant de rejeter les eaux pluviales vers la mer et d’assécher le sol, «souffre d’un sous-investissement chronique» comme l’avait indiqué le député. En l’absence d’un entretien régulier, ces ouvrages se trouveraient en très mauvais état et ne fonctionneraient pas normalement.

À cela s’ajoute le niveau très haut des nappes phréatiques, ne permettant donc pas d’absorber de nouvelles pluies et laissant planer la menace d’inondations «par remontée de nappe» dans ce département.

De son côté, la météo n'a pas vraiment aidé le département à sortir de la crise. Outre la grande quantité de pluie enregistrée dans le Pas-de-Calais de la mi-octobre à la fin du mois de décembre (464 mm) et les différentes tempêtes qui se sont abattues sur le département, le vent d’ouest empêche les cours d’eau de se déverser dans la mer. Pire même, il pousse l’eau de mer vers l’intérieur des terres.

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