En direct
A suivre

Terrorisme : «La Belgique reste un danger pour ses voisins» européens, selon ce spécialiste

Alors que la Belgique est pointée du doigt dans sa gestion du cas Abdesalem Lassoued, assaillant présumé de l'attentat de Bruxelles, Claude Moniquet, consultant en sécurité pour CNEWS, a estimé que «le pays restait un danger pour ses voisins européens».

Vendredi, le ministre belge de la Justice a annoncé sa démission. Cette dernière est intervenue après que Vincent Van Quickenborne ait reconnu une faute grave de son ministère dans la gestion d'une demande d'extradition du terroriste présumé demandée en 2022 par la Tunisie. 

Claude Moniquet a expliqué le pourquoi de cette demande d'extradition formulée par la Tunisie. «Abdesalem Lassoued avait été condamné en 2005 à 26 ans de prison en Tunisie pour deux tentatives de meurtre et il s’était évadé de prison à l’occasion du printemps arabe en 2011

Ainsi, ce dossier avait été instruit par le ministère de la Justice en Belgique qui l'avait alors transmis au parquet de Bruxelles où la demande sera perdue.

«On sait aujourd’hui qu’il y a eu 31 demandes d’extradition traitées par le même magistrat spécialisé en 2022 et qu’il en a traité correctement 30 et puis il y en a une qu’il a oublié qui était malheureusement celle d’Abdesalem Lassoued et on nous dit qu’à un moment donné le dossier a été classé dans une mauvaise armoire et que plus personne ne s’en est plus jamais inquiété» a poursuivit Claude Moniquet avant d'ajouter, «c’est surréaliste mais ce sont exactement les explications qui ont été donné par le ministre lors de sa démission.»

De multiples erreurs dans le dossier Lassoued

Spécialiste des questions de renseignements, Claude Moniquet a estimé sur CNEWS que l’attentat perpétré à Bruxelles par Abdesalem Lassoued, aurait pu être évité, si les services belges n’avaient pas fait «trois erreurs fondamentales qui auraient pu empêcher la tuerie de lundi soir.»

La première de ces erreurs est survenue en 2016. «L’Italie par laquelle il a transité, transmet à la Belgique une note d’information disant qu’il est dangereux, radicalisé et susceptible de partir pour une zone de djihad. L’information ne sera pas prise en compte et traitée correctement par les services de renseignements belges.»

La seconde se produit en 2021. La demande d'asile d'Abdesalem Lassoued est rejetée par la Belgique et il est placé sous obligation de quitter le territoire mais cette dernière lui est envoyée «en recommandé par la Poste».

Une procédure qu'a regretté Claude Moniquet : «Évidemment il ne va jamais chercher la lettre et on le trouvera pas alors qu’il vit avec sa femme qui est légalement en Belgique et sa fille qui est scolarisée.»

La troisième et dernière erreur est celle qui a conduit à la démission de Vincent Van Quickenborne, «cette histoire catastrophique du mandat d’arrêt international et de l’extradition qui n’a pas été accordée». 

Pour le spécialiste, Claude Moniquet, «il y a un problème structurel en Belgique (...) la Belgique reste un danger pour ses voisins et alliés car elle ne traite pas sérieusement les questions de terrorisme et de crime organisé».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités