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Florence Bergeaud-Blackler : «Jean-Luc Mélenchon utilise les codes de l'antisémitisme»

Invitée de la Grande Interview sur CNEWS, Florence Bergeaud-Blackler, chargée de recherche au CNRS, s’est exprimée sur les propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon à l'égard de Yaël Braun-Pivet, après son déplacement en Israël.

En se rendant dans l'Etat hébreu, où elle a souligné que «rien ne doit empêcher le pays de se défendre» dans la guerre face au Hamas, Yaël Braun-Pivet s'est attirée les foudres de la gauche. En pointe de cette contestation, Jean-Luc Mélenchon, qui a notamment accusé la présidente de l'Assemblée nationale de «camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre» à Gaza. Des propos qui reprennent «les codes de l'antisémitisme», selon Florence Bergeaud-Blackler. 

«En effet, Jean-Luc Mélenchon utilise les codes de l'antisémitisme, et notamment avec l'utilisation du verbe "camper", on comprend ce qu'il veut dire. Jean-Luc Mélenchon est allé chercher l'électorat frériste et islamiste en France depuis 2017, et cela marche bien pour lui puisqu'il a recueilli 60% des votes des musulmans pour LFI», a avancé Florence Bergeaud-Blackler. 

La gauche dénonce un message «pas équilibré»

Alors que plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en faveur des Palestiniens dans plusieurs villes de France, le déplacement de Yaël Braun-Pivet, en compagnie du patron de LR Eric Ciotti, du député LR des Français de l'étranger Meyer Habib, et de Mathieu Lefèvre (Renaissance), président du groupe d'amitié France-Israël, a été vivement fustigé à gauche. L'entourage de Yaël Braun-Pivet a indiqué que le PS et le PCF avaient été conviés pour ce déplacement mais n'avaient pas donné suite, ce que les deux formations politiques ont confirmé. 

«Nous avons décliné car nous avons demandé que cette délégation porte un message dénonçant également les bombardements à Gaza et qu'elle salue l'autorité palestinienne autant que les autorités israéliennes. Il ne nous a pas paru opportun de participer à cette délégation dont le message n'était pas équilibré», a affirmé le chef du parti communiste Fabien Roussel. 

Du côté de LFI, en dehors des propos de Jean-Luc Mélenchon, ce voyage avait été critiqué auparavant dans des termes plus choisis par le coordinateur des Insoumis, Manuel Bompard, parlant d'une «faute politique majeure». LFI entend «demander des comptes sur ce sujet» lundi à l'Assemblée nationale, durant le débat sur la situation au Proche-Orient entre le gouvernement et les groupes politiques.

«C'est une cause perdue, il va droit dans le mur», a répondu Florence Bergeaud-Blackler au sujet de Jean-Luc Mélenchon et de LFI. «Parce que des événements comme celui-là font prendre conscience aux Français que la violence s'installe. Je crois que les Français réalisent qu'il y a eu Mohamed Merah et qu'après il y a eu le Bataclan. Aujourd'hui il y a Israël, et après ça sera le monde entier qui sera à feu et à sang», a-t-elle poursuivi.

«Je crois donc que c'est une cause désespérée et une dérive vraiment catastrophique», a conclu la chercheuse du CNRS.

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