Faire des travaux chez soi revient de plus en plus cher car depuis plusieurs mois, le prix des matériaux explose. Selon Jean-Christophe Repon, président de la confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Caped), le secteur se retrouve à la veille d'une crise.
Les particuliers peuvent en témoigner : les prix des travaux ne font qu'augmenter et les délais de livraison ne font que s'allonger.
Une situation qui fragilise en début de chaîne les professionnels du bâtiment. Lors d'une conférence de presse, le 7 septembre dernier, Jean-Christophe Repon, président de la Caped (confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) a pris la parole pour tirer la sonnette d'alarme.
Concrètement, le secteur de l'artisanat rencontre de sérieuses difficultés dues à l'inflation et au manque d'approvisionnement. La hausse des prix des matériaux a été en moyenne de 27% entre janvier 2022 et janvier 2023, laquelle s'est traduite automatiquement sur une baisse d'activité du secteur et une hausse des prix chez les consommateurs. «L'activité du bâtiment est en recul, on constate une baisse régulière des petites entreprises qui représentent la moitié du chiffre d'affaires. On est à l’avant crise», s'alarme le professionnel.
Tous les matériaux concernés
Les études montrent que tous les matériaux confondus sont touchés par l'inflation. Cette année, certains produits ont particulièrement été sujet à la hausse, comme les ardoises dont le prix a doublé en un an.
«Au tout début, c’était le bois et l’acier. Ensuite, tous les matériaux qui nécessitaient une cuisson (le coût de l'énergie ayant fortement augmenté). L’inflation a touché, à tour de rôle, l’ensemble des métiers du BTP. Les devis ont augmenté entre 10 et 15%», précise Jean-Christophe Repon.
En cause, de nombreux facteurs. Le covid et la guerre en Ukraine ont causé des difficultés d'approvisionnement. Mais pas seulement. Jean-Christophe Repon dénonce aussi de nombreuses spéculations qui ont faussé les prix. «On a demandé au ministre de l’Économie d'avoir enfin une transparence sur les prix pour que l'on n'ait pas la sensation, nous, artisans ou particuliers, d’être pris en otage d’un prix d’achat augmentant.»
L'avenir du BTP n'est donc pas au beau fixe, le président de la Caped parle même de récession. Il souhaite que l'État reprenne son rôle de médiateur, car depuis plus de deux ans, il est impossible d'avoir de la visibilité sur les prix. Il engage tout de même les particuliers à ne pas différer leurs travaux et de mettre la priorité sur l'isolation, le chauffage, etc. car si le coût de l'énergie augmente énormément, rénover son logement permet de payer moins cher ses factures d'énergie sur le long terme.