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Logement : la rénovation énergétique des bâtiments doit être accélérée, exhorte le Haut Conseil pour le climat

Selon le Haut Conseil au climat, «les ressources financières et humaines allouées à la rénovation globale restent insuffisantes» aujourd'hui. [Pixabay/Etadly ]

Dans son rapport annuel publié mercredi 28 juin, le Haut Conseil au climat déplore la lenteur des chantiers de rénovation énergétique. L'instance demande davantage de «ressources financières et humaines».

Il faut faire plus et plus vite. C'est en substance le message porté par le cinquième rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC), publié mercredi 28 juin. Parmi les points clés, le document déplore notamment la lenteur des chantiers de rénovation énergétique, en raison de politiques qui «ne permettent pas d'enclencher un nombre suffisant de rénovations complètes performantes» pour réduire les émissions de CO2 de la construction.

Si l'interdiction de location des logements les plus énergivores «représente une avancée importante», «les ressources financières et humaines allouées à la rénovation globale restent insuffisantes», juge le HCC. Sans compter que «l'approche actuelle achoppe sur l'absence d'exigences de résultats sur la qualité des travaux de rénovation».

Au 1er janvier 2022, le nombre de «passoires thermiques» (étiquetées F et G) parmi les résidences principales était estimé par l'Observatoire national de la rénovation énergétique à 5,2 millions de logements. Donc pour que ces logements peu ou mal isolés soient éradiqués d'ici au 1er janvier 2028, il faudrait que ce nombre diminue «de 900.000 logements par an en moyenne».

Sachant que le budget 2023 «ambitionne de sortir 15.000 logements du statut de passoire thermique grâce au dispositif MaPrimeRénov en 2023, et de porter ce nombre à 25.000 en 2025». On est donc bien loin du compte.

Lors du présentation du rapport, la climatologue Corine Le Queré a résumé la situation : «Dans le secteur du bâtiment, on s'attend à voir des rénovations complètes de plusieurs centaines de milliers de bâtiments par année et on a au mieux 66.000 rénovations complètes par année. Sans ce rythme très très élevé, on ne pourra pas être à la neutralité carbone en 2050».

Une «feuille de route pluri-annuelle»

Aussi, au-delà de la «rénovation des logements les plus énergivores», le HCC demande la mise en place de «moyens de contrôle» de la qualité des travaux réalisés et une formation adéquate des professionnels sur les techniques d'isolation les plus performantes. Le tout, associé à «une feuille de route pluri-annuelle des montants financiers et des critères d'éligibilité» pour les aides financières dédiées à la rénovation.

Tout n'est pas négatif puisque le rapport souligne également que le secteur du bâtiment est l'un de ceux qui a le plus réduit ses émissions de gaz à effet de serre l'an passé (-14,7%) par rapport à 2021. Il a donc atteint 64 millions de tonnes d'équivalent CO2 et représente 16% des émissions françaises, derrière les transports (32%), l'agriculture (19%) et l'industrie (18%).

Un bémol toutefois : selon le HCC, cette baisse est principalement dûe à «la douceur des températures hivernales» et aux «mesures de sobriété». Elle est davantage portée par les bâtiments résidentiels dont le besoin de chauffage a été réduit que par des mesures structurelles pérennes.

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