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Unité de la Nupes, élections, réforme des retraites... Les défis de la rentrée pour LFI

Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard (à gauche), a accusé les alliés de la Nupes d'organiser «sciemment la désunion». [CHRISTOPHE SIMON / AFP]

Cette rentrée 2023 n'est pas de tout repos pour La France insoumise. Confronté à différents défis, notamment électoraux, le parti se heurte aux désaccords qui traversent la gauche.

L'ambiance est houleuse, à gauche, en cette rentrée politique. Après avoir organisé ses universités d'été à la fin du mois d'août, La France insoumise (LFI) prépare désormais la rentrée parlementaire ainsi que les prochaines échéances électorales. Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, respectivement leader et coordinateur du parti, appellent à une unité de gauche mais se heurtent à l'opposition de leurs alliés de la Nupes.

Les douze mois qui s'ouvrent seront en effet marqués par les élections sénatoriales, le 24 septembre prochain, et les Européennes, en juin 2024. Seulement voilà : écologistes, socialistes et communistes ont trouvé un accord partiel pour le premier scrutin, laissant les Insoumis de côté et furieux de rester absents de la chambre haute.

En ce qui concerne les Européennes, LFI milite depuis des mois, sans succès, pour une liste commune. Manuel Bompard s'est même dit prêt à céder la tête de liste à l'un des alliés de la Nupes en cas d'union de la gauche. Mais les communistes et les écologistes ont déjà annoncé leurs propres listes autonomes, estimant que le scrutin, à la proportionnelle sur un tour, n'est pas propice à la même alliance qu'aux législatives de 2022.

De son côté, le Parti socialiste (PS) ne doit trancher qu'à la fin du mois de septembre mais, en août, le patron du PS, Olivier Faure, a déjà prévenu qu'il ne voyait pas «ce qui permettait d'espérer une liste unique». La question européenne demeure en effet l'un des principaux points d'achoppement entre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le PS d'un côté, tenant d'une ligne pro-européenne voire fédéraliste, et LFI et le Parti communiste de l'autre, opposés à plusieurs traités de l'Union européenne.

L'initiative de Ségolène Royal, qui a surpris tout le monde en offrant de conduire une liste d'union de la gauche aux élections européennes, n'a pas résolu le problème puisque, au sein de la Nupes, seul Jean-Luc Mélenchon a semblé lui apporter un réel soutien.

Un «double language» et des «choix sectaires»

En colère, le leader emblématique de LFI, «en retrait mais pas en retraite» depuis l'été 2022, a accusé ses alliés de «double language» et même de «choix sectaires», tandis que Manuel Bompard leur reprochait d'organiser «sciemment la désunion». «Si on s'y prend bien, unis, on peut l'emporter», a insisté Jean-Luc Mélenchon lors des universités d'été de LFI dans la Drôme. «Ou bien il y aura une liste d'union, ou bien il y aura une liste des unitaires», avait-il ajouté.

A défaut de pouvoir faire front commun au niveau électoral, LFI, avec l'aide des autres partis de gauche, tente en cette rentrée de maintenir l'alliance de la Nupes dans sa version parlementaire. Aussi, lorsqu'Emmanuel Macron a réuni les chefs des partis à Saint-Denis, le 30 août dernier, ceux de la Nupes, Manuel Bompard (LFI), Marine Tondelier (EELV), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PC), sont arrivés ensemble et avec des propositions communes.

La même unité doit être affichée le 18 septembre prochain, lors du séminaire de rentrée des députés de la Nupes, organisé à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Julien Bayou (EELV), Benjamin Lucas (Génération-s) , Jérôme Guedj (PS), Elsa Faucillon (PCF) et Danielle Simonnet (LFI) ont été désignés par leurs chefs de parti respectifs pour organiser cette journée dont le but sera de travailler et réfléchir ensemble sur les différents projets de loi qui attendent les parlementaires à la rentrée.

La marche contre les violences policières du 23 septembre sera un autre rendez-vous important de cette rentrée pour La France insoumise. Trois mois après la mort du jeune Nahel, tué par un policier en juin à Nanterre (Hauts-de-Seine), cet événement plaide pour un «plan d'investissement public ambitieux dans les quartiers populaires» ainsi qu'une «réforme en profondeur de la police». La marche est organisée par LFI, EELV, ainsi que de nombreux collectifs et organisations, mais le PS et le Parti communiste n'y participeront pas.

L'abrogation de la réforme des retraites

Bien qu'adoptée, la réforme des retraites est elle aussi toujours dans le collimateur des Insoumis. Vendredi 1er septembre, jour de son entrée en vigueur, la cheffe des députés du parti, Mathilde Panot, a annoncé que LFI tenterait de la faire abroger à l'Assemblée nationale, fin novembre.

«Le 30 novembre, le groupe parlementaire La France insoumise inscrira l'abrogation de ces 2 ans de vie volés à l'ordre du jour de sa niche parlementaire. Nous n'arrêterons jamais le combat !», avait-elle écrit sur le réseau social X, anciennement Twitter. 

A tous ces défis très actuels s'ajoute pour LFI la perspective plus lointaine de l'élection présidentielle de 2027. Sur ce point, Jean-Luc Mélenchon a désigné sans équivoque Gérald Darmanin, qui semble se positionner en vue de la succession d'Emmanuel Macron, comme principal adversaire au sein du camp présidentiel.

Faisant le parallèle avec Viktor Orban, le Premier ministre hongrois ultra conservateur et régulièrement accusé de dérive autoritaire, Jean-Luc Mélenchon a déclaré : «Le candidat commun de l'espace idéologique que représente l'orbanisme français, la jonction de la droite avec l'extrême droite, c'est M. Darmanin [...] C'est lui que nous aurons à affronter».

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