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Emmanuel Macron, état de la droite, immigration... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Nicolas Sarkozy sur Europe 1

L'ancien président de la République a expliqué qu'il «croit au clivage entre la droite et la gauche et que toutes les opinions ne se valent pas». [GONZALO FUENTES / POOL / AFP]

Invité de Pascal Praud sur Europe 1 ce mardi 29 août, Nicolas Sarkozy a fait la promotion de son dernier livre et s’est exprimé sur les dossiers chauds de l’actualité. L'ancien président a rappelé la nécessité d'avoir «un leader de la droite», estimé que le RN était dans l'arc républicain, et alerté sur les défis à venir concernant l'immigration et la justice.

État de la droite

Après le journal de 20h de TF1 et une interview pour Le Parisien, Nicolas Sarkozy poursuit sa tournée médiatique dans l'émission «Pascal Praud et vous», ce mardi sur Europe 1. L'ex chef de l'État, venu présenter son nouveau livre : «Le temps des combats» (Fayard) - déjà vendu à plus de 20.000 exemplaires - dans lequel il décrypte les moments forts de son quinquennat, est revenu sur le climat politique actuel en France, en particulier chez les Républicains. Selon lui, il faut impérativement «un leader de la droite républicaine». 

L'ancien président de la République a expliqué qu'il «croit au clivage entre la droite et la gauche et que toutes les opinions ne se valent pas». Selon Nicolas Sarkozy, cette partie de l'opinion publique «a besoin d'être représentée et incarnée», a-t-il déclaré. 

Quant à savoir qui pourrait incarner cette figure : «Il y a des gens qui ont du talent et du potentiel, comme Gérald Darmanin, Édouard Philippe, ou encore Laurent Wauquiez. Après, c'est le destin, la chance et le talent qui feront la différence, je serai incapable de vous dire aujourd'hui qui sera l'homme qui rassemblera la droite, mais il faut un leader de la droite républicaine», a-t-il exhorté. 

Emmanuel Macron, un choix par défaut 

Et ce leader n'est visiblement pas Emmanuel Macron. Interrogé par un auditeur sur son soutien à l'actuel président de la République, Nicolas Sarkozy a expliqué avoir «choisi Emmanuel Macron» parce qu'il «ne voulais pas de Marine Le Pen ni de Jean-Luc Mélenchon». «J'ai fait ce choix, pas parce que j'étais d'accord sur tout avec lui, mais en tant qu'ancien président de la République, mon devoir était de faire le meilleur choix possible et je ne le regrette pas», a précisé l'ancien président.

«Trop de réflexion peut conduire à l'inaction», a également estimé Nicolas Sarkozy. «C'est tellement rare d'être un leader qui assume, que cela peut évoquer une certaine brutalité», a-t-il détaillé en évoquant son quinquennat et celui d'Emmanuel Macron. L'ex-chef de l'État est également revenu sur sa décision de limiter le nombre de mandats pour un président de la République. «Si j'avais le choix, je referais exactement pareil, dix ans au pouvoir c’est immense. Le pouvoir c’est dangereux, on s’y habitue, c’est une drogue dure, dix ans c’est largement suffisant», a-t-il estimé. 

Le RN dans l'arc républicain 

Interrogé par un autre auditeur sur sa position par rapport au Rassemblement national, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il trouvait «absurde de dire que le RN n'est pas dans l'arc républicain». Toutefois, l'ancien locataire de l'Élysée a pris ses distances par rapport au parti, et jugé que Marine Le Pen faisait l'erreur de ne pas s'ouvrir suffisamment pour arriver au pouvoir. 

«On ne gouverne pas un pays de 68 millions d'habitants comme une secte, on ne gouverne pas avec ses seuls amis. J’ai le sectarisme en horreur, et s’il y a des bons à gauche, je les prends», a-t-il précisé. 

L'immigration «priorité numéro un»

Face à l'insistance de l'auditeur, Nicolas Sarkozy a tout de même reconnu partager certains constats avec le Rassemblement national. Et notamment sur l'immigration, qui constitue, selon l'ancien président, le défi majeur de notre siècle, et qui devrait «être la priorité numéro un des dirigeants européens et africains». «Nous allons au-devant d’un drame, la crise migratoire n’a pas commencé, le pire est a venir, c’est une question immense», a-t-il détaillé.

À cet égard, Nicolas Sarkozy a estimé que «l’Afrique et l’Europe ont un destin lié, et que le drame de l’Afrique sera le désastre de l’Europe» dans les années à venir. Il a également soulevé le problème de «l'impuissance des politiques» qui se trouvent empêchés d'agir en raison de «la contrainte de l'image», en prenant l'exemple des migrants qui traversent la Méditerranée dans des petites embarcations. 

«Il faut engager un fantastique plan Marshall des infrastructures africaines pour fixer sa population afin qu’elle ne parte pas chez nous, en organisant notamment une réunion des chefs d’état européens et africains», a proposé Nicolas Sarkozy qui estime que c'est en investissant massivement en Afrique que les populations ne seront plus tentées de migrer vers l'Europe pour trouver un avenir meilleur. 

interdiction de l'abaya

Pascal Praud a ensuité questionné Nicolas Sarkozy sur des questions actuelles de société, comme le port de l'abaya à l'école, pour laquelle l'ex-chef de l'État a salué la décision du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal : «Je trouve que Monsieur Attal a parfaitement raison. Son prédécesseur avait fait quelque chose d’hallucinant en laissant aux proviseurs le soin d’analyser abaya par abaya, les intentions politiques ou non de la personne qui portait l’abaya».

affaires judiciaires

Nicolas Sarkozy a enfin évoqué les nombreuses affaires judiciaires dans lesquelles il est engagé, parfois mis en examen. Selon l'ancien président, il existe un «contrôle politique sur les affaires», et «le juge qui instruit ne peut pas être le juge qui juge». Toutefois, Nicolas Sarkozy a continué de clamer son innocence et réclamé de la patience : «Je ne suis pas au-dessus des lois mais je ne suis pas en dessous non plus. Cela mettra le temps que ça mettra mais la vérité finira par triompher», a-t-il conclu. 

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