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Laurent Nuñez : «Le nombre important et inhabituel d’arrêts maladie porte atteinte à la continuité du service public de la sécurité»

Le préfet de police, Laurent Nuñez, cible «le nombre important et inhabituel d'arrêts maladie sur une courte période». [© Joël Saget/AFP]

Le préfet de police, Laurent Nuñez a annoncé, ce vendredi 3 août, que des demandes d'arrêts maladie déposées par des policiers seraient refusées, dans le cadre de la gronde qui accompagne l'incarcération de leur collègue à Marseille, même s'il dit «comprendre la fatigue et l'émotion» de ces derniers.

Une prise de décision assez inattendue. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé que certaines demandes d'arrêts maladie seraient refusées, après que des fonctionnaires ont utilisé ce moyen pour protester contre l'incarcération de leur collègue marseillais qui a blessé grièvement à la tête Hedi avec un tir de LBD.

Dans une note interne, datée de ce vendredi, Laurent Nuñez cible «le nombre important et inhabituel d'arrêts maladie sur une courte période» qui «nuit gravement au fonctionnement normal de services (...) et porte atteinte de manière indirecte à la continuité du service public de la sécurité». Pour autant, il admet «comprendre la fatigue et l'émotion des policiers, particulièrement conscient de l'engagement exceptionnel qui leur a été demandé lors des récentes émeutes», lui qui les a toujours soutenus depuis le début du mouvement. 

LA ZONE SUD ET la capitale IMPACTÉeS

Après le placement en détention provisoire le 21 juillet d'un policier de la Bac de Marseille qui a blessé grièvement au crâne Hedi, 22 ans, en marge des émeutes début juillet, la colère a éclaté au sein de la police. Certains agents se sont mis en arrêt maladie. D'autres ont répondu à l'appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en «code 562», un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles. La zone Sud ainsi que celle de la préfecture de police de Paris ont été particulièrement impactées.

«TOUTE CESSATION DU SERVICE peut être sanctionnée»

Dans sa note, Laurent Nuñez rappelle que les fonctionnaires actifs de la police ne disposent pas du droit de grève et que toute «cessation concertée du service ou tout acte collectif d'indiscipline caractérisé peut être sanctionnée». Il prévient qu'à compter de ce vendredi, l'administration «est fondée à rejeter une demande de congés maladie aux agents qui lui ont adressé un arrêt de travail au cours de cette période et à procéder, en raison de l'absence de service fait, aux retenues sur salaires afférentes».

Le préfet de police, ainsi que la Direction générale de la Police nationale (DGPN), ont donné des «instructions claires visant certaines situations d'arrêts maladie importants et inhabituels, réceptionnés sur une courte période». Ils ajoutent que les fonctionnaires concernés par ces refus auront la possibilité «d'établir la réalité du motif médical ayant justifié leur absence». Aucune donnée chiffrée n'a été donnée officiellement sur ces arrêts maladie.

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