En direct
A suivre

Fronde des policiers : ce que les syndicats ont demandé à Gérald Darmanin

Pendant près d’une heure, les syndicats ont fait bloc pour partager leurs doléances avec le ministre. [GUAY / POOL / AFP ]

Dans un contexte de protestation des fonctionnaires de police à la suite de l'incarcération de l'un de leurs collègues à Marseille et la grogne qui a suivi, Gérald Darmanin a reçu les organisations syndicales de la profession jeudi 27 juillet. Ces dernières lui ont soumis plusieurs revendications.

Une protestation suivie de revendications. A la suite du mouvement de contestation des policiers, la rencontre entre le ministre de l’Intérieur et les principaux syndicats de police était particulièrement attendue. Après avoir exprimé son soutien aux forces de l’ordre, Gérald Darmanin a ainsi reçu dans la soirée de jeudi 27 juillet les représentants syndicaux à la Place Beauvau.

Pendant près d’une heure, Alliance Police Nationale, Unsa Police, le Syndicat Indépendant des Commissaires de Police (SICP), Synergie Officiers ou encore le syndicat majoritaire des Commissaires de Police (SCPN), ont fait bloc pour partager leurs doléances avec le «premier flic de France».

Satisfaits des échanges, les représentants des organisations ont trouvé un ministre «plutôt à l’écoute». «On a le sentiment que notre ministre est en soutien des forces de l’ordre» a déclaré au sortir de la réunion Olivier Varlet, secrétaire général du syndicat Unsa Police.

Quatre principales exigences

Alors qu’une réunion commune avec le Garde des Sceaux est prévue pour la rentrée, les revendications des syndicats se sont articulées autour de quatre exigences. L’anonymisation permanente pour tous les fonctionnaires de police, le renforcement de leur protection fonctionnelle, le maintien des primes lors d’une suspension et enfin la modification de l’article 144 du Code de procédure pénale relatif aux conditions de la détention provisoire.

Gérald Darmanin a répondu favorablement à la majorité de ces demandes et s’est engagé à amorcer des pistes de réflexion sur la détention provisoire des policiers, ou encore à ouvrir un chantier pour le renforcement de la protection fonctionnelle. Financière, juridictionnelle et familiale, cette protection garantit une assistance à un policier inquiété dans le cadre d’une action de police.

Le ministre de l’Intérieur a également promis aux représentants syndicaux le lancement de travaux sur la généralisation de l’anonymisation des policiers. En outre, la réunion de jeudi a permis d’évoquer l’éventuelle création de juridictions spécialisées dédiées aux affaires de police.

Retour au travail

Si «moins de 5%» des fonctionnaires de police se sont «mis en arrêt maladie ou ont refusé d'aller au travail», selon Gérald Darmanin, ce dernier les a appeler à retourner au travail. Les protestations policières déclenchée par l'incarcération d'un policier de la BAC de Marseille soupçonné d'avoir roué de coups un homme de 22 ans, pendant les violences urbaines, se sont en effet étendues ces derniers jours.

Les syndicats ont quant à eux entendu les engagements du ministre et se disent attacher au respect de leur mise en œuvre.

De son côté, la gauche a exprimé son indignation contre le soutien total du ministre de l’Intérieur aux forces de l’ordre. Le patron du PS Olivier Faure ou encore plusieurs parlementaires insoumis ont appelé à la démission du ministre. «La seule chose dont Gérald Darmanin devrait à présent s'honorer, c'est sa démission», a lancé la députée européenne LFI Manon Aubry sur X, anciennement Twitter.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités