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Lyon : l’enfant autiste exclu de la cantine finalement réintégré

L'absence du maître référent d'Olivier a provoqué chez le petit garçon une crise de panique incontrôlable. (Illustration) [© Romain PERROCHEAU/AFP]

Olivier, jeune garçon autiste de 10 ans exclu de sa cantine scolaire après une crise, va finalement pouvoir y retourner grâce au recrutement d’un accompagnant AESH.

La Ville de Lyon a indiqué ce lundi soir avoir recruté un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH), pour permettre au jeune Olivier, enfant autiste de 10 ans, de pouvoir retourner manger à la cantine scolaire le midi.

Il en avait été exclu après une crise de panique que le personnel de l’école, non formé pour permettre de gérer de telle situation, n’avait pas réussi à contenir. Elle s’était produite le 24 novembre. Depuis, sa mère devait faire l’aller-retour pour lui apporter de quoi manger. Un repas qu’il prenait avec elle, dehors.

A partir de mardi, le nouvel accompagnant interviendra sur le temps périscolaire, a précisé la Ville de Lyon. De quoi permettre au garçon de retrouver sa cantine. « Au moins, je ne serai plus dehors à me geler », a-t-il réagi sur une publication Twitter.

«Mon fils pleure tous les jours»

Le témoignage de la maman d’Olivier avait soulevé un vif émoi.

Depuis le CP, le petit garçon est scolarisé dans une classe Ulis (Unité localisée pour l'inclusion scolaire) d’une école primaire du 9e arrondissement de Lyon. Il souffre de troubles légers, qui perturbent néanmoins son apprentissage.

Pour l’aider au quotidien, Olivier est accompagné d’un maître référent. Or, le 24 novembre dernier, ce dernier était absent. Sans repère, Olivier a paniqué. «Du jour au lendemain, l'école m'appelle et m'annonce qu'Olivier est exclu de la cantine», s'était désolée Cécile Duvernet, sa mère, à France 3.

Cette dernière s’avouait écoeurée. D’autant que le jeune garçon avait déjà été exclu plusieurs fois pour des raisons similaires, en décembre 2021 et au début de l’année. Et que l’école se situe à une heure de trajet de son lieu de travail.

«Je n’ai pas d’autre choix que de venir tous les midis pour déjeuner avec lui. C’est intenable», fustigeait-elle. Et d'ajouter que son fils vit très mal la situation : «il pleure tous les jours. Il se sent triste, exclu et frustré…»

Un témoignage devenu viral

La justification de l’établissement scolaire, qui ne dispose pas du personnel qualifié pour gérer la situation, n'a pas convaincu pas Cécile Duvernet. Dans un témoignage publié sur les réseaux sociaux et largement partagé, elle a plaidé le respect du droit de son fils à déjeuner normalement à la cantine.

La mairie de Lyon avait alors promis de débloquer la situation. «C'est important de renouer le dialogue avec la famille», a souligné Grégory Doucet, maire de Lyon. «La ville fait face à la pénurie généralisée d'AESH. On souffre d'un sous-investissement qui ne date pas d'hier».

L’élu a cependant estimé que les investissements de l’Etat étaient insuffisants pour offrir aux élèves «des conditions d'accueil satisfaisantes».

La famille d'Olivier avait prévenu que si elle n’obtenait pas gain de cause, elle envisageait de porter l’affaire devant un tribunal.

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