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Paris : un «anneau olympique» pour répondre au manque de piscines et de gymnases publics dans la capitale ?

La piscine Yvonne Godard a été inaugurée en 2020, dans le 20e. La piscine Yvonne Godard a été inaugurée en 2020, dans le 20e. [© BERTRAND GUAY / AFP]

C'est un projet porté par les élus communistes de Paris, qui souhaitent augmenter le nombre de piscines et autres gymnases publics dans la capitale. Pour cela, ils prévoient de rénover et surélever les équipements sportifs publics existants pour créer, sans avoir besoin de racheter du foncier, jusqu'à 100 nouveaux gymnases à Paris et augmenter ainsi les capacités d'accueil.

Baptisé «anneau olympique», le projet des élus communistes prévoit de créer de nouveaux gymnases.

Et puisque le foncier disponible à Paris est rare et cher, ils entendent juste partir de l'existant, c'est-à-dire de plusieurs terrains de tennis alignés, d'un vieux bâtiment désaffecté ou encore de vestiaires défraîchis.

Au total, ils ont donc établi une liste de 17 sites, disséminés le long du périphérique aux quatre coins de Paris, qui pourraient facilement être transformés, rénovés et agrandis pour accueillir les nouveaux pratiquants.

Un «anneau olympique» tout autour de Paris

Au programme donc, la surélévation de terrains de tennis avec une emprise potentielle de 3.200 m2 dans le centre sportif Elisabeth (14e), la surélévation de cinq terrains de tennis avec une emprise potentielle de 3.800 m2 dans le centre sportif Carpentier (13e), la surélévation de 3 terrains de tennis et d'un terrain de beach volley avec une emprise potentielle respective de 2.000 et 2.500 m2 porte de Pantin (19e), la surélévation de vestiaires avec une emprise potentielle de 1.700 m2 porte d'Asnières (17e) ou encore la création d'une piscine et surélévation sur une emprise potentielle de 2.100 m2 porte de Vincennes (20e).

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Autant de projets, qui – s'ils voient le jour – permettraient de doubler le nombre de gymnases à Paris, en passant de 51.200 m2 d'infrastructures aujourd'hui à 160.000 m2, et ce, sans aucune «artificialisation des sols». Et c'est bien là l'argument majeur des élus communistes, qui estiment que couvrir un terrain de tennis situé près du périphérique permettrait à la fois de le rénover, de le protéger des intempéries mais surtout de l'isoler de la pollution, avec des systèmes de renouvellement d'air qui n'existent pas aujourd'hui sur les cours de tennis non couverts.

Manque de piscines, de gymnases et de stades...

Une nécessité selon eux tant le manque d'équipements sportifs est criant dans la capitale, dans un contexte où le sport est souvent prescrit pour soulager les personnes malades et où de plus en plus d'enfants sont en situation d'obésité. «A Paris, il y a 14 équipements sportifs pour 10.000 habitants, contre 46 en moyenne en France», déplore en effet Nicolas Bonnet-Ouladj, le président du groupe communiste au Conseil de Paris, énumérant le manque de piscines, de gymnases, de stades ou encore de patinoires.

«C'est une réalité affligeante par rapport au reste de la France, et plus les quartiers sont pauvres, plus le déficit en équipement sportif est grand», tempête celui qui est élu dans le 12e arrondissement de Paris, estimant qu'«on ne peut rester dernier de la classe, alors même que l'on s'apprête à accueillir les Jeux Olympiques [de Paris 2024]». «Imaginez si on a un tsunami de demandes après ça, et en face, pas d'équipements», s'interroge-t-il, rappelant que nombre de clubs sportifs sont aujourd'hui «obligés de refuser les admissions» et ont des listes d'attente «de 200 à 300 personnes».

Et de prendre l'exemple du projet urbain en cours dans le quartier Python-Duvernois, dans le 20e arrondissement, qui prévoit de créer une Cité des sports, avec 5 nouveaux gymnases. «Soit 10.000 m2 supplémentaires empilés pour un maximum de pratiques sportives différentes avec une emprise au sol minimum». «Il faut densifier l'offre de sport et apporter de l'équipement public partout où c'est possible», confirme Jacques Baudrier, élu communiste et adjoint à la mairie de Paris chargé du suivi des chantiers, qui assure qu'«en un seul bâtiment, on va augmenter de 50 % l'offre sportive dans le 20e».

Un projet soumis au vote des élus

Quelques jours avant le vote du budget, au prochain Conseil de Paris qui s'ouvre le 13 décembre prochain, et alors que la Ville travaille à la rédaction d'un nouveau plan local d'urbanisme (PLU) bioclimatique, les élus communistes appellent donc de leur vœu le vote de leur amendement, qui comprend notamment une enveloppe de 150 millions d'euros d'autorisation de programme et 15 millions de crédits d'études. De quoi lancer les études pour les 6 premiers sites jugés prioritaires.

L'«anneau olympique», «c'est un calendrier long», concèdent les élus communistes, qui voient loin et proposent un projet qui court bien après la fin du mandat d'Anne Hidalgo, en 2026. L'objectif ? Atteindre entre 20 et 25 nouveaux gymnases d'ici à 2027/2028, et atteindre ainsi un ratio nombre d'habitants/nombre d'équipements sportifs «un peu moins éloigné de la moyenne française».

«L'augmentation de la taxe foncière doit rapporter entre 500 et 600 millions d'euros, pour combler les 450 millions d'euros nécessaires au budget d'investissement. Que fait-on des 100 à 200 millions d'euros qui restent ?», demande Nicolas Bonnet-Ouladj, qui rappelle que l'accès au sport est un «besoin fondamental».

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