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Julien Denormandie : pourquoi la reconversion de l'ex-ministre suscite-t-elle des réserves ?

Julien Denormandie a récemment intégré la start-up Sweep, qui aide les entreprises à mesurer et réduire leurs émissions de carbone. [Kenzo TRIBOUILLARD / AFP]

Depuis son départ du gouvernement, en mai 2022, Julien Denormandie travaille à sa reconversion. Un projet que la HATVP souhaite encadrer.

Julien Denormandie est prévenu : la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a l'intention de garder un oeil sur sa reconversion. L'ancien ministre, qui a rejoint une start-up et prévoit de créer sa propre société de conseil, s'est vu adressé plusieurs mises en garde dans une décision datant du 30 août et rendue publique ce lundi 12 septembre.

Proche collaborateur d'Emmanuel Macron depuis sa première campagne électorale, Julien Denormandie, 42 ans, a quitté le gouvernement en mai 2022. Il a récemment été nommé «directeur de l'impact» de la start-up Sweep, qui aide les entreprises à mesurer et réduire leurs émissions de carbone. En parallèle, il souhaite créer une société pour «délivrer des prestations de conseil et prendre des participations au capital d'autres entreprises». Un programme qui a attiré l'attention de la HATVP.

Cette autorité administrative indépendante lui a demandé de faire preuve d'«une prudence toute particulière [...] dans le choix de ses clients ou des entreprises dans lesquelles il prendrait une participation, notamment si ces derniers appartiennent aux secteurs de la ville, du logement, de l'agriculture ou de l'alimentation». Des thématiques en lien avec les trois postes au gouvernement occupés par Julien Denormandie lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

La HATVP estime que, dans le cadre de cette reconversion, le risque de prise illégale d'intérêts «ne saurait être exclu». Elle demande entre autres à l'ancien ministre de s'abstenir de prendre toute participation dans une entreprise dont il était chargé d'assurer le contrôle, la surveillance, ou avec laquelle il avait conclu un contrat dans le cadre de ses fonctions au sein du gouvernement.

Un «risque déontologique»

Dans les trois ans à venir, il est en outre recommandé à Julien Denormandie de saisir la HATVP «avant de prendre pour client un organisme ou de prendre une participation dans une entreprise» en lien avec le logement ou l'agriculture.

Un «risque déontologique» est également soulevé par cette autorité administrative si la société de l'ancien ministre «réalisait des prestations pour le compte des administrations sur lesquelles il avait autorité ou dont il disposait». D'autant plus sachant qu'il «ne saurait être exclu que Monsieur Denormandie entreprenne des démarches [...] auprès de responsables et agents publics avec lesquels il travaillait durant l'exercice de ses fonctions gouvernementales».

Aussi, la HATVP lui demande de s'abstenir de «réaliser toute prestation» pour le compte de ses anciens services pendant trois ans, mais aussi d'entreprendre des démarches auprès des membres du gouvernement qui étaient en exercice en même temps que lui. La même règle s'applique aux employés de ses anciens cabinets.

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