En direct
A suivre

Paris : 15 % des places en crèche gelées, le temps de recruter des auxiliaires de puériculture

A Paris, deux enfants de moins de 3 ans sur trois sont inscrits en accueil collectif. A Paris, deux enfants de moins de 3 ans sur trois sont inscrits en accueil collectif. [© LOIC VENANCE / AFP]

Paris n'échappe pas au problème de recrutement que connaissent les crèches françaises. Alors que l'Etat a autorisé l'embauche de personnels moins qualifiés, la municipalité parisienne a quant à elle préféré geler des places, en attendant la tenue d'un concours pour recruter des auxiliaires de puériculture.

«Grève dans les crèches mardi 30 août. Risque d'accueil perturbé» : voici le message reçu par les parents des quelque 836 établissements d'accueil de la petite enfance municipaux et partenariaux financés par la Ville de Paris, quelques jours avant la rentrée.

Un mouvement suivi par «12 à 13 % des agents» qui a contraint mardi «à fermer 44 crèches et à en fermer partiellement 44 autres», selon Patrick Bloche, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de la petite enfance, qui souligne que cette grève n'était pas uniquement liée au problème de recrutement et concernait aussi des questions de revalorisation salariale.

Pour autant, les conditions d'accueil des tout petits ne sont aujourd'hui pas optimales, compte tenu de ce problème de pénurie, et ce, alors que, comme le rappelle l'élu, «Paris est le premier département de France en termes d'accueil des tout petits». A tel point que la municipalité parisienne a décidé de geler 15 % des places, en attendant de recruter du personnel qualifié.

6.000 places gelées pour la rentrée

Soit plus de 6.000 places gelées pour la rentrée 2022. Un gâchis, alors que Paris avait mis les bouchées doubles ces dernières années, avec la création de 2.155 places supplémentaires en 3 ans, pour atteindre les 40.809 places disponibles et permettre ainsi l'inscription de deux Parisiens sur trois de moins de 3 ans en accueil collectif (contre 20 % à l'échelle nationale).

«Pour l’instant, on n’a pas fermé de crèches, ni même de sections en tant que tel, mais on est tout de même obligé d'accueillir moins d'enfants», concède Patrick Bloche, qui affirme que les premiers lésés sont les parents de jeunes bébés qui n'ont pas eu d'attribution de places en crèche. Mais l'élu défend ce choix, «pour la sécurité des enfants», mais aussi «pour le bien-être de nos personnels».

350 auxiliaires de puériculture à recruter

Pour faire face à cette pénurie, la municipalité parisienne a lancé une grande campagne de recrutement, en organisant notamment un concours – dont les inscriptions sont encore ouvertes jusqu'au vendredi 16 septembre – pour recruter pas moins de 350 auxiliaires de puériculture.

«Un plan exceptionnel de recrutement» qui doit permettre d'embaucher des auxiliaires de puériculture mais aussi des assistants éducatifs petite enfance (AEPE), et des éducateurs jeunes enfants (EJE). En outre, 45 postes de responsables ou d’adjoints (infirmiers, puériculteurs ou cadres de santé) sont également à pourvoir.

Et pour accélérer la formation de nouveaux agents qualifiés, 50 postes de contrat d'apprentissage ont été ouverts pour l'année 2022 dans le secteur de la petite enfance, portant à 160 le nombre d'apprentis.

Les crèches privées surveillées de près

Quant à savoir si la municipalité parisienne a un droit de regard sur ce qu'il se passe dans les crèches privées, Patrick Bloche assure que non seulement la mairie de Paris est habilitée à contrôler les établissements privés, mais qu'il y a même un service dédié à cette fonction, notamment le service de la PMI.

De fait, l'équipe qui effectue les contrôles a même été renforcée cette année, pour faire face à l'«augmentation exponentielle» du nombre de crèches privées dans la capitale : une «vingtaine par an sur les 4/5 dernières années», relate l'adjoint chargé de la petite enfance. Et d'affirmer : «nous sommes particulièrement vigilants».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités